Le feuilleton continue dans la crise qui secoue le monde du football malien depuis janvier dernier. Après les événements de dimanche au stade Mamadou Konaté (incidents entre la police et certains supporters et l’annulation de la Super coupe), les assemblées générales des supporters et les critiques virulentes du secrétaire général de la FEMAFOOT lors de sa rencontre avec la presse lundi, le Groupement des présidents des clubs de première division entre à son tour dans la danse.
Mardi, l’association a organisé une conférence de presse au siège de la fédération au cours de laquelle elle a rejeté en bloc les recommandations du Pool des médiateurs, avant d’inviter la fédération à reprogrammer la Super coupe et à démarrer le championnat national dans un bref délai.
La conférence de presse était aminée par le 4è vice-président du Stade malien, Banta Diabaté qui était entouré des représentants de LC. BA, Moussa Touré, du Débo club, Mamadou Konaté, des Onze Créateurs, Souleymane N’Diaye et du Réal, Bréhima Diarra. D’entrée de jeu le conférencier précisera que le Groupement des présidents des clubs de première division n’est pas un syndicat, ni une sœur jumelle de la fédération malienne de football.
L’association est totalement indépendante, soulignera-t-il. Cependant, indiquera Banta Diabaté, le principe du Groupement des présidents des clubs de 1ère division est de «travailler en bonne intelligence avec la fédération pour l’intérêt du football malien et pour anticiper les problèmes et les difficultés qu’on peut rencontrer au cours de la saison», ajoute Banta Diabaté.
Le décor était planté et le 4è vice-président du Stade malien pouvait aborder le sujet principal de la conférence de presse, à savoir la crise qui secoue le monde du football depuis l’Assemblée générale du 10 janvier de la FEMAFOOT. «Le Groupement des présidents des clubs de première division pense que les problèmes du football se résolvent sur la pelouse ou dans le bureau.
Le Groupement s’oppose à cette manière de vouloir prendre le pouvoir et de gérer la situation. Nous sommes absolument contre la violence. Nous condamnons fermement avec la dernière rigueur les incidents qui se sont déroulés dimanche dernier», martèlera Banta Diabaté avant de demander qu’une plainte soit déposée contre les auteurs et les commanditaires de ces actes.
Après avoir critiqué le mode opératoire du Pool des médiateurs le conférencier qualifiera de surréaliste les recommandations de la commission de médiation qui a été mise en place par le Comité national olympique et sportif (CNOS) à la demande du ministère des Sports. «Le rapport du Pool des médiateurs est ahurissant, hallucinant et surréaliste. La commission devait d’abord situer les responsabilités et après dire que tel ou tel a tord ou a raison.
Ensuite on pouvait demander à celui qui a fauté de reconnaître son tord et à celui qui a raison d’accepter le pardon et de faire preuve d’humidité. C’était ça le travail de la médiation», dira Banta Diabaté. «Après les échanges d’hier soir (lundi, ndlr), poursuivra-t-il, notre position par rapport à la médiation est claire : nous rejetons les recommandations de la médiation. Nous restons attachés aux textes de la Fédération malienne de football».
A l’instar de l’AS Bakaridjan, tous les clubs de 1ère division ne partagent pas la position du GCPD, rappellera Banta Diabaté. «Dans ces débats, il y a des positions divergentes, par exemple l’AS Bakaridjan souhaiterait que le Djoliba soit repêché. Tout ça pour vous dire que le Groupement n’est pas une émanation de la fédération.
Les clubs viennent de tous les bords». Concernant la proposition de sortie de crise, le Groupement des présidents des clubs de première division demande à la FEMAFOOT de prendre les dispositions nécessaires pour que les compétitions puissent commencer. «Nous sommes les acteurs principaux du football malien.
Il y a des échéances importantes en 2016. Nous avons le CHAN avec un effectif local, les compétitions africaines des clubs, les éliminatoires de la CAN 2017 et le Mondial 2018. Pour la compétitivité de nos joueurs, nous pensons qu’il leur faut une préparation idoine, il faut que la fédération prenne des dispositions nécessaires pour que la Super coupe se déroule tout de suite et pour que le championnat puisse commencer immédiatement sans attendre le verdict du TAS (Tribunal arbitral du sport)», insistera Banta Diabaté avant d’ajouter que le procès verbal de la réunion sera envoyé à la présidence de la République, à l’Assemblée nationale, à la Primature, au ministère des Sports et à la Fédération malienne de football.
L. M. DIABY
source : Essor
