Suite à une intervention du ministre des Sports, le candidat à l’élection du président de la FEMAFOOT a retiré sa plainte devant le TAS et promis de travailler avec le CONOR pour la mise en place d’un nouveau comité exécutif
«Nous avons saisi le Tribunal arbitral du sport, non pas pour empêcher la reprise des élections mais simplement, pour contester la décision d’annulation de notre comité exécutif qui a été prise par la FIFA sans support réglementaire. Mais à la demande du ministre des Sports, nous avons retiré la plainte qui avait déposée au TAS». C’est par ces mots que le camp de Mamoutou Touré «Bavieux», candidat à l’élection du président de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), a confirmé le retrait de sa plainte devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Après la décision d’invalidation de leur bureau par la FIFA, Bavieux Touré et ses colistiers avaient saisi la juridiction de Lausanne, mais aussi la commission recours de la FIFA et l’on s’acheminait, inexorablement, vers une nouvelle bataille juridique entre les protagonistes de la crise qui divise le monde du football national depuis quatre ans.
Pour Bavieux Touré et ses amis, la FIFA a outrepassé ses pouvoirs, en invalidant le bureau du comité exécutif de la FEMAFOOT qui a été mis en place le 9 octobre. «La FIFA n’est pas dans son rôle pour invalider notre bureau. La partie, qui contestait, n’a pas usé de ses droits de recours, tant au niveau local qu’au niveau international. Nous ne comprenons pas pourquoi la FIFA s’est substituée à nos adversaires pour prendre une telle décision», a ainsi martelé Bavieux, dont le camp a organisé un point de presse, le mardi 16 janvier, à la Maison de la presse. «Les meilleurs avocats français nous ont assistés dans ce dossier. Il y avait de la matière à défendre, c’était un bon dossier. Nous étions sûrs de notre victoire, mais à la demande du ministre des Sports, nous avons décidé de retirer la plainte», expliquera Bavieux.
«Quand Me Jean Claude Sidibé est arrivée à la tête du ministre des Sports, il a rencontré certains acteurs et a aussi appris que nous avons instruit un dossier au niveau du TAS. Il nous a saisis et nous a demandés, pour ne pas dire, priés de retirer notre plainte pour l’apaisement au sein du football malien et la restauration d’un climat convivial entre les fils du pays», précisera le conférencier.
«La demande a été longuement débattue. Par respect pour notre pays, le ministre des Sports et, surtout, le monde du football, nous avons pris la décision de retirer notre plainte. Immédiatement, nous avons appelé nos conseils en Europe pour leur dire de retirer notre plainte au niveau du TAS», ajoutera l’ancien premier vice-président de la Fédération malienne de football.
Bavieux Touré et ses colistiers ne se sont pas contentés de retirer leur plainte devant le TAS, ils ont également promis de travailler avec le CONOR pour un règlement définitif de la crise. «Nous sommes tous les fils d’un mêmes pays, il n’y a pas de raisons, si les règles de jeu sont bien tracées, que nous n’allions pas en compétition pour lever toute équivoque», soulignera l’ancien vice-président de la FEMAFOOT.
Le Comité de normalisation, faut-il le rappeler, a été mis en place, le 10 janvier dernier par une mission conjointe de la FIFA et de la CAF. L’équipe de cinq membres dirigée par Mme N’Daou Fatoumata Guindo a pour principale tâche d’identifier les délégués légitimes à l’assemblée générale de la FEMAFOOT; organiser l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FEMAFOOT. Le Comité de normalisation œuvrera en qualité de commission électorale et aucun de ses membres ne sera éligible pour les postes à pourvoir lors des élections. La mission du CONOR expirera au plus tard le 30 avril 2018. Mais ce délai sera-t-il suffisant pour le CONOR. ?
Les textes de la FEMAFOOT stipulent que l’appel à candidature pour l’élection du président du comité exécutif doit être lancé 90 jours avant l’assemblée. Cela revient à dire que si le CONOR veut organiser l’assemblée générale élective, le 30 avril, il doit effectuer l’appel à candidature au plus tard le 30 janvier. Théoriquement, cela s’annonce compliqué et il serait sage de demander, dès maintenant, une prorogation du mandat du CONOR.
Ladji M. DIABY
Source: L’Essor