Depuis une semaine, l’Imam Mahmoud Dicko, ancien leader moral du mouvement M5RFP contre le régime d’IBK, est au centre d’un conflit diplomatique entre le Mali et la République d’Algérie. Ce, suite à sa réception en plus de certaines figures de la rébellion par les plus hautes autorités algériennes pour discuter d’une solution à la crise du Nord.
Une situation qui fut une couleuvre difficile à avaler par les autorités de la Transition malienne, qui considèrent cet Imam comme un « hostile » au processus en cours au Mali, d’où la cause de ce conflit diplomatique. Et lui-même qui est au centre de cette bisbille maliano-algérienne a décidé de briser le silence, en apportant des clarifications. Cela à travers une vidéo prise depuis son lit d’hôpital à Alger et publiée sur les réseaux sociaux dans la journée du lundi 25 décembre.
Dans sa déclaration, le Cheick Imam Mahmoud Dicko a précisé qu’il a été invité par les autorités algériennes depuis des semaines. Il dit avoir cherché à repousser la rencontre à cause de ses soucis de santé et un certain nombre de causes, c’est par l’insistance de celles-ci qu’il a fini par répondre à l’invitation avant de se rendre en Alger. Et de poursuivre que c’est par humilité et respect des liens qui lient nos deux pays, qu’il a tenu à écouter les autorités algériennes. A ceux qui le traitent d’ennemi de la nation et prêt à comploter contre son propre pays, l’Imam dira qu’il ne gagnera rien dans cela et que le Mali est et demeure son seul pays. A ses dires, il n’a jamais été contre les autorités de la transition. D’ailleurs que depuis le coup d’Etat en 2020, il a participé à la mise en place de beaucoup de plans stratégiques pour la réussite de la transition. « Ceux qui sont actuellement au pouvoir, sont mes fils et après le coup d’Etat, j’ai été la première personne qu’ils ont approché »,a-t-il souligné. Et de poser la question sur la nature du complot qu’il a une seule fois fomenté contre ces autorités de la transition ? « S’ils le savent, qu’ils le démontrent »demande-t-il à ses détracteurs.
Selon lui, il est victime d’une campagne de dénigrement entreprise par certains hommes politiques qui souhaitaient l’utiliser pour accéder au pouvoir, ce qu’il a refusé catégoriquement. Raison pour laquelle, il dira qu’ils ont mis en œuvre mettre une mésentente entre lui et les 5 colonels.
« J’ai été victime et soumis à toutes sortes de terreur, malgré tout je continue mon chemin »,a-t-il lancé. Et de continuer que son opposition à certaines directives de la transition, ne doit pas être comprise comme une hostilité à celle-ci. « Quelle accusation ! », s’exclama-t-il.
Pour l’ancien Président du Haut conseil islamique du Mali sa visite à Alger était principalement consacrée à sa participation en tant qu’Erudit et grand penseur à la réussite de la mission assignée à la plus grande mosquée de l’Algérie et aussi pour faciliter la médiation entre les autorités de la transition et les rebelles de l’Azawad. A l’en croire, les autorités algériennes notamment le Président Abdel Madjid Tebboune, n’ont rien contre notre pays. Qu’ils se sont préoccupées et continuent à se préoccuper sur tout ce qui touche au Mali, parce qu’on partage plus de 1000 kilomètres de frontières. « Je ne m’attendais pas à ce que les choses se passent comme ça. Je ne peux que prier Dieu de permettre à ces jeunes de revenir à la raison », a-t-il émis comme vœu.
A.Tounkara