La coopération avec les pays africains sur l’immigration sera au menu du sommet de La Valette qui se tiendra du 11 au 12 novembre. Le Mali sera présent.
Le sommet de La Valette à Malte sur la migration se tiendra du 11 au 12 novembre. Plusieurs chefs d’Etats et de gouvernement des pays européens, africains et autres sont attendus à ce sommet.
En vidéo conférence de presse hier dans les locaux de l’Union Européenne, depuis Bruxelles, et suivi dans onze pays africains, un haut fonctionnaire européen est revenu largement sur les enjeux du sommet.
De son exposé liminaire, on retient que le sommet trouve ses explications dans la montée ces derniers mois d’un nombre sans précédent de migrants et de réfugiés en Europe.
Ces migrants et réfugiés viennent des pays asiatiques, du Moyen orient, d’Afrique et se déplacent pour différentes raisons : « Ils fuient les conflits, l’instabilité politique et économique, les violations des droits de l’Homme et la pauvreté ».
Pour faire face aux problèmes crées par les migrations, le Conseil européen, selon le conférencier, a demandé la tenue d’un sommet international pour examiner les questions relatives aux migrations avec les pays africains et d’autres pays concernés au premier plan.
La conférence s’appuiera sur les processus de coopération existant entre l’Europe et l’Afrique, en particulier les processus de Rabat et de Khartoum sur les migrations et sur le dialogue UE-Afrique sur la migration et la mobilité.
« L’UE et l’Afrique travailleront dans un esprit de partenariat afin de trouver des solutions communes aux défis et d’intérêts communs », a laissé entendre le haut fonctionnaire européen.
Le sommet portera sur les enjeux, mais également sur les opportunités que représentent les migrations. Il sera également l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. A en croire le conférencier, les discussions entre les participants porteront essentiellement sur cinq domaines spécifiques: remédier aux causes profondes du problème en s’efforçant de contribuer à établir la paix, la stabilité et le développement économique, intensifier les travaux visant à promouvoir et organiser les voies de migration légales, renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, en particulier des groupes vulnérables, s’attaquer plus efficacement à l’exploitation et à la traite des migrants, coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour et de réadmission.
L’une des mesures phares du Sommet sera la mobilisation des moyens financiers. Et le Mali compte beaucoup sur la mobilisation des fonds d’affectation spéciale d’urgence de l’UE pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique. Ce fonds fiduciaire faut-il le noter, permettra de financer des projets à créer des possibilités d’emploi et à soutenir les services de base pour les populations locales.
La rencontre sera l’occasion pour le chef de l’Etat, IBK de défendre la politique malienne de migration. 120 milliards de F CFA sont a mobilisé« pour faire de la migration un facteur de développement ». La politique nationale de migration, un ambitieux projet de 120 milliards F CFA s’articule autour de deux volets essentiels : la gestion des migrations dans le cadre des normes internationales et la volonté de mettre un lien entre la migration et le développement. Il s’agit à travers cette politique de mettre en œuvre tout un ensemble de mécanismes pour favoriser l’investissement de la diaspora et organiser la migration légale. Les autorités maliennes sont conscientes que pour qu’il y ait une gestion équilibrée de la migration, « il y a une nécessité impérieuse de stimuler une approche commune entre les partenaires des pays de départ, de transit et d’accueil et avoir comme priorité la mise en œuvre de mesures concrètes et la mobilisation des ressources humaines et matérielles ».
Amadou Sidibé
Source: lesechos