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Crise dans la section RPM Sikasso: le dernier mot au BPM

Dans le cadre de démarches pour la recherche de solution aux problèmes qui minent la section du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) pour la commune urbaine de Sikasso, le ministre Nango DEMBELE a rencontré, le dimanche dernier, dans la salle Lamissa BENGALY, des cadres et militants de ladite section.

rassemblement mali rpm

Cette réunion a été l’occasion pour les militants et les responsables de parler de leurs différends en vue de vider les contentieux et permettre au parti de prendre un nouveau départ et de mieux préparer les prochaines élections.

En plus du ministre Nango DEMBELE, la délégation était composée des cadres et responsables du parti RPM de la région de Sikasso en occurrence, le président Bakary TOGOLA, de l’APCAM, Seydou DIAKITE et Danseny KONE.
Pour la réunion, les militants sont venus toutes les localités de la commune urbaine de Sikasso ainsi que d’autres communes environnantes.
À bâton rompu, ils ont discuté et échangé sur les problèmes auxquels la section RPM de Sikasso est confrontée, pendant plusieurs heures, dans une ambiance souvent empreint de vives tensions perceptible entre les militants « pro-Ousmane » et « pro-Mamadou TANGARA ».
Selon le secrétaire général adjoint, Mamadou TANGARA, qui a accueilli la délégation, cette mission de l’antenne des cadres ressortissants de Sikasso est le témoignage que le RPM compte sur cette région. Aussi, n’a-t-il pas été surpris de cette mission à Sikasso quand on sait que la région est un bastion important de l’électorat de notre pays. Ainsi, en laissant le RPM perdre la région de Sikasso, à cause de querelles entre individus serait une grosse erreur politique que le parti regrettera pendant longtemps, a-t-il martelé. C’est pourquoi il a salué et félicité la mission dépêchée, depuis Bamako pour analyser la situation, de situer les responsabilités afin de proposer des pistes de solutions. Pour cela, il a invité les délégués à dépassionner le débat et de privilégier l’intérêt général du parti en mettant de côté le tribalisme qui caractérise actuellement le parti à Sikasso.

La nécessité de faire la paix
Pour le chef de la délégation, il faut que la section RPM de la région de Sikasso se remette en cause et accepte de parler pour une sortie de crise et de penser à l’avenir du parti. Selon lui, ce qui se passe est déplorable, mais il urge de tourner cette page sombre.
« Sans la paix, le parti au pouvoir ne peut pas jouer son rôle de développement que le peuple attend de lui. C’est au RPM de donner l’exemple de cohésion, de paix et d’entente. Sans la paix et l’union, il n’y a pas de Rassemblement pour le Mali. Aussi, faut-il que ce soit clair pour tous les militants que le RPM n’est pas pour une personne. Par conséquent, personne ne peut faire ce qu’il veut au détriment de l’intérêt général. Le RPM c’est pour tout le peuple », a-t-il assaini.
À ces propos du ministre Nango DEMBELE, le président Bakary TOGOLA a ajouté que le parti RPM ne peut jamais atteindre ses objectifs dans la division. Parce qu’il est convaincu que la réussite des futures élections (les régionales, le référendum, les présidentielles) pour le RPM dépendra de l’engagement de tous ses militants et de l’atmosphère qui va prévaloir dans le parti.
« Nous devons nous retrouver pour discuter et échanger de nos problèmes avant que la situation ne se dégrade. Pour l’intérêt du parti, nous prions et demandons à tous les protagonistes d’enterrer la hache de guerre. À l’approche des élections, nous devons penser à l’avenir du parti. Si à cause des intérêts personnels nous perdons ces élections, le parti va beaucoup regretter surtout que cela est le souhait de beaucoup d’adversaires politiques. Notre division est déjà une victoire pour certains alors ne les donnons pas ce plaisir», a-t-il martelé.

Raisons d’une piètre prestation aux communales
Après ces interventions introductives, la parole a été donnée aux militants et aux cadres du parti de la région de Sikasso pour qu’ils se prononcent sur leur différend. L’écrasante majorité des intervenants ont souligné que le problème est né de la mise en place de la section de la région de Sikasso. Parce, dit-on, des cadres du parti de la région ont voulu imposer le poste du secrétaire général adjoint à la base.
Selon le président de la jeunesse du RPM de Sikasso, au lieu de Mamadou TANGARA qui avait le suffrage de la base, les cadres travaillaient pour le choix de Bemba OUATTARA. C’est à défaut d’avoir gain de cause que ces cadres, dont 4 députés de la région, ont décidé de suspendre leur participation aux réunions de la section, a-t-il condamné. Pire, lors des élections communales, ces députés ont mis des moyens à la disposition de certains militants pour fragiliser le parti, a-t-il déploré avant d’inviter les auteurs de ce forfait politique à venir jurer sur le Coran ou sur la Bible pour démentir ses propos.
Selon lui, cette situation a prospéré à cause du secrétaire général de la section pour avoir manqué d’équité, d’égalité entre les militants.
Abordant dans le même sens, l’honorable Salia TOGOLA pense aussi que la division du parti dans la région de Sikasso incombe au cadre ministre KONE. Pour lui, c’est ce ministre qui a tué le parti. Pour un nouveau départ, il pense que ces erreurs doivent être sues de tout le monde. En dehors du secrétaire général, ‘’c’est le bureau politique national du RPM qui a failli parce qu’il a été laxiste’’, a fait remarquer l’honorable TOGOLA.

Pourquoi des ont agi contre leur parti
«Le BNP/RPM n’a pas su dire la vérité au moment opportun. Il a laissé les textes du parti de côté tout en caressant Ousmane KONE dans le sens du poil. C’est ce qui est mauvais et c’est pourquoi certains de mes collègues députés ont décidé d’agir contre le parti en créant la division partout où ils avaient la possibilité de le faire. C’est pourquoi jusqu’à présent des bureaux parallèles existent dans beaucoup sous-sections et comités», a-t-il souligné.
Aussi, avec la bénédiction du ministre secrétaire général, selon l’honorable Salia TOGOLA, ses collègues députés de la région faisaient tout ce qu’ils veulent en violation des textes du parti, sans aucune sanction. Ce qui est regrettable, a-t-il ajouté.
Ainsi, pour beaucoup de militants, c’est cette situation qui est à la base du faible résultat du RPM lors des élections communales du 20 novembre. À cause de cette situation, certains militants ont même fait des aveux d’avoir voté et soutenu des adversaires politiques.
Indépendamment de ces problèmes, l’on retient des propos des acteurs que le parti a également payé le frais de la non-prise en compte des préoccupations des jeunes et des femmes de la section. Il y a, en outre, la faible implantation du parti dans certaines communes, la mauvaise répartition des fonds de campagne, la mauvaise foi de certains militants, etc.
Après avoir écouté les protagonistes, la délégation a dit avoir pris bonne note des doléances qui ont été formulées par les différentes parties avant de promettre que celles-ci seront transmises à qui de droit. En attendant qu’une décision soit prise sur la situation, Bakary TOGOLA a tenu à clarifier que rien ne doit empêcher l’application des textes dans le parti. Ainsi, il n’est pas question, à son avis, que ceux qui ont démissionné du parti, plus d’une année après, qu’ils reviennent occuper de force leur poste initial.

Par Sikou BAH
Envoyé spécial

 

Source: info-matin

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