À la Formation du premier Gouvernement de la Rectification de Transition, certains Barons du M5-RFP ont été parmi les premiers que le Premier ministre Choguel a consulté pour en être membre et prendre en charge certaines demandes pressantes du Mouvement dont la lutte contre la corruption, la délinquance financière et l’impunité. Surprise et intrigue : ont carrément refusé la proposition, et ont même dit à certains «qu’ils ne vont pas se mouiller avec une équipe qui ne durera pas plus de 3 mois».
Le hasard voudrait-il que la plupart d’entre eux soit signataires du pamphlet du vendredi 7 janvier 2022 dans lequel ils accusent le Comité stratégique de ne pas suivre leur option de faire du M5-RFP un contre-pouvoir aux militaires qui n’a pas eu la majorité des membres du Comité stratégique ? L’histoire dira un jour si en réalité, ces politiques ne prenaient ainsi date, pour qu’à la chute éventuelle du Gouvernement de la Transition, consécutive à l’embargo de la CEDEAO (c’était ça le plan), l’opinion publique et le monde entier surtout leurs mentors de la CEDEAO, sauront qu’eux ils n’étaient déjà pas d’accord avec les autorités de la Transition, notamment les militaires.
Le M5-RFP Malikura est née quelques temps après dans ces conditions loufoques peut être rangé du côté de ceux qui défendent la transition plus que ceux qui la dirigent.
L’affaire des limogeages
Après le remaniement gouvernemental du 1e juillet 2023 qui a vu l’Imam du Boulevard Oumarou Diarra soulagé de son strapontin et Bréhima Kamena ( CNID-FYT) limogé proprement par le Président de la Transition ( puisqu’il n’a jamais été démenti que le président du CS/M5-RFP n’ait pas été mis devant les faits accomplis), les frondeurs de la nouvelle fracture du CS/M5_RFP ont tenté de manipuler le CS du M5-RFP et faire révolter les militants des bases du Mouvement, en tenant de leur faire croire que :
– d’une part, le président du Comité stratégique, Choguel Kokalla Maïga, a trahi le Mouvement en permettant aux militaires à chasser du gouvernement tous les Ministres M5 pour préserver son seul poste de Premier ministre.
– d’autre part, il aurait dû refuser de contresigner le décret de nomination des membres du Gouvernement et s’opposer frontalement au PT Assimi GOÏTA conformément à l’article 51 de la Constitution qui dit que : ‘‘les actes du Président de la République autres que ceux prévus aux articles 38,41,42,45 et 50 ainsi que l’alinéa premier du présent article sont contresignés par le Premier Ministre et le cas échéant par les Ministres concernés’’.
Or, tous ceux qui ont une pratique des institutions notamment de la formation et du fonctionnement d’un gouvernement savent que l’initiative vient toujours du ‘‘Boss’’, le Premier ministre avale très souvent sinon toujours les couleuvres. Selon la fameuse formule du plus gaulliste des présidents français qui ne fait pas la politique avec un petit ‘‘p’’ : ‘‘je décide, il exécute’’.
Mais après les réponses et les explications de la démarche du Président de la Transition qui a abouti au changement de l’attelage gouvernemental, tout le monde s’est calmé et les choses sont rentrées dans l’ordre. Depuis on a entendu aucun ‘‘démis’’ ou ‘‘limogé’’ à la trahison de Choguel dans cette affaire de remaniement.
Changement de fusil d’épaule
Puisque la cabale suite au remaniement n’a pas prospéré, on n’a vite monté un nouvel échafaudage dans le sombre et funeste dessein, comme dirait l’autre, de créer une nouvelle ‘‘alliance stratégique avec les militaires contre Choguel’’. Il faut alors faire croire aux militaires, après que le DIM ait recommandé la candidature de Assimi Goïta pour la présidentielle prochaine que son Premier ministre est en train de manœuvrer dans son dos pour être candidat contre lui comme au Tchad. Comme ça, en réussissant à les séparer, les militaires et Choguel, on fera d’une pierre deux coups : on affaiblira les militaires et on donnera l’estocade à Choguel. Les récentes accusations contre Choguel de l’Imam Oumarou Diarra qui n’a jamais avalé son limogeage, sont-elles proférées dans ce cas.
En tout cas, pour beaucoup de militants du M5-RFP, la haine de l’Imam Oumarou Diarra envers le président du Comité stratégique du M5-RFP s’explique par le fait qu’il pense que son Premier ministre ne l’a pas soutenu quand qu’il était bloqué dans certaines de ses initiatives par les militaires, notamment le président Assimi Goïta qui lui a dit publiquement de ne pas faire de campagne pour son parti quand il est en mission de l’Etat. Pourquoi quelqu’un qui n’a aucune autre ambition que de servir Dieu dans sa mosquée affiche partout les banderoles de son parti (Mouvement Patriotique pour la Justice (MPJ-Faso Yelen)) lorsqu’il distribue des vivres aux déplacés en tant que ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés ?
Selon Evangile de Jean (chapitre 8, verset 7) : « que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Pourquoi l’Imam Oumarou Diarra et son mentor plusieurs fois candidat à la présidentielle ne renonceraient-ils pas à leurs ambitions ? Parce que beaucoup de candidats savent qu’ils ne seront pas président, mais leur prétention peut leur ouvrir la porte du gouvernement.
Sinon jusqu’ici personne ne dément que Choguel Kokalla Maïga ait dit publique dès qu’il a été nommé Premier ministre, le 7 juin 2021, à tous les membres du CS du M5-RFP, que les débats sur la gestion de l’après-transition au sein du M5-RFP ne seront engagés qu’après un échange avec le Président de la transition, Assimi Goïta, et ses compagnons. Mais au Mali, c’est très facile d’accuser sans apporter la preuve.
Affaire à suivre