La commission intérimaire de la CAFO, suite à la nomination de leur présidente comme ministre au gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA, était, hier mercredi, face à la presse au siège de l’organisation à Oulofobougou. Il s’agissait d’éclairer la lanterne de l’opinion, à travers la presse, sur la situation qui prévaut au sein de cette association.
Organisée par la commission intérimaire, cette conférence de presse était animée par Mme MARIKO Mah COULIBLY, Secrétaire administrative de la CAFO, en présence de Mme SANGARE Nana Coulibaly, Secrétaire chargée des finances et du partenariat, et une centaine de femmes qui réclamaient le départ de leur patronne.
D’entrée de jeu, Mme Coulibaly n’est pas allée avec le dos de la culière. Elle a fait l’historique de leur organisation et donné les raisons pour lesquelles les camarades de la CAFO ne veulent plus de leur très contestée présidente.
« Suite aux événements de Mars 1991, l’avènement de la démocratie a favorisé la création de nombreuses associations et ONG féminines ayant les mêmes objectifs. Le Premier ministre de la transition d’alors nous a demandé de nous unir en une coordination », a-t-elle rappelé, avant de citer les présidentes qui ont précédé Mme TRAORE.
« Contrairement à ce que les gens pensent, la Cafo a été bel et bien dirigée par d’autres femmes leaders avant Mme TRAORE. La première présidente de la Cafo est Mme SOUMRE Assa DIALLO, après les deux mandats de cette dernière, Mme Diarra Afssatou THIERRO, a pris les rênes de la coordination jusqu’à sa nomination au poste de ministre de la Promotion de la femme.
Mme DIARRA a démissionné en cédant la place à la secrétaire générale d’alors, parce que la fonction de ministre n’était pas, à ses yeux, compatible à celle de président de la CAFO. C’est après la fin de ce mandat que Mme TOURE a été élue présidente pour un mandant de 5 ans renouvelables une seule fois », a-t-elle expliqué.
Comme pour enfoncer le clou, Mme SANGARE Nana a déploré le fait que depuis, Mme TRAORE refuse de céder la place à un autre, malgré qu’elle soit restée 20 ans sur la chaise tant convoitée par ses autres camarades pouvant donner un sang nouveau à l’organisation. Selon la conférencière, les fonctions de ministre ne lui permettent plus d’évoluer aujourd’hui dans une coordination ou groupement.
« Après la nomination de Mme TOURE comme ministre, depuis le 17 avril, cette fonction étant incompatible avec d’autres, elle devait faire une passation de pouvoir, comme l’indique les textes statuaires et réglementaires de notre association », a-t-elle expliqué, avant d’inviter les journalistes de constater les bureaux fermés du siège. Elle a à cet effet déploré que la CAFO soit prise en otage par Mme TRAORE et ses acolytes.
« Nous constatons une prise en otage de la CAFO par Oumou TOURE, la présidente sortante aujourd’hui ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à qui nous demandons de nous rendre les documents administratifs et les clés des bureaux. Ce qui sera noble de sa part. Elle sait très bien que la CAFO est un partenaire stratégique du département en charge de la promotion de a femme, dont elle est la responsable », a-t-elle martelé. Et Mme MARIKO de rappeler qu’elles ont fait recours à toutes les issues pour que Mme la ministre puisse revenir à de bons sentiments en vain.
« Nous sommes allées voir le Premier ministre et d’autres personnes indiquées pour la cause des femmes, elle n’a pas cédé », a-t-elle rappelé. Compte tenu de cet entêtement, la commission intérimaire a décidé de se faire entendre par d’autres moyens, a dit la conférencière. « Nous allons organiser une marche de protestation avant le 10 juillet. Au cours de cette marche, nous allons demander à Mme TROAORE de démissionner et d’organiser une assemblée générale au mois d’octobre », a dit Mme SANGARE
Signalons que la CAFO est un regroupement d’ONG et d’Associations féminines du Mali qui a pour objectif de contribuer à la valorisation du statut de la femme par des activités de formation et d’information, de plaidoyer et de lobbying. Elle apporte un appui technique à ses membres à travers des activités d’appui-conseil et d’orientation en matière de recherche de financement. Elle assure l’interface entre ses membres et les autorités publiques. Actuellement, elle est composée de 2295 associations et ONG de femmes couvrant le territoire national.
Par CHRISTELLE KONE
Source: info-matin.