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Crise au RPM : La solution par l’arbitraire

Le quatrième congrès ordinaire du Rassemblement pour le Mali a vécu. Il s’est conclu apparemment sous de bons auspices et s’est déroulé globalement dans une atmosphère plutôt rassurant pour les différents wagons du train de la majorité présidentielle ayant agrémenté par une présence la grande convergence des tisserands au Palais de la Culture Amadou Hampate Bah. Les démons de la cassure annoncés aux portes des assises se sont subitement éclipsés dans ses antichambres, faisant place à la considération d’enjeux beaucoup plus sérieux : la stabilisation du pays ainsi que les conditions politiques et sécuritaires de renouvellement de la présidence Ibk. Il en a résulté, après deux jours d’intenses travaux, une équipe dirigeante de 81 membres dirigée par le secrétaire général sortant du BPN, Bocari Treta, ancien ministre déchu du développement rural. Comme un marquage à la culotte, il est secondé par un  ministre en exercice ayant longtemps convoité la première responsabilité du RPM. Il s’agit de la deuxième personnalité du gouvernement et non moins secrétaire général adjoint sortant du BPN, Abdoulaye Idrissa Maïga de la section de Gao où une crise sans issue secouait encore le parti présidentiel à quelques encablures de son congrès. Quant au poste de Secrétaire général, il revient à Me Baber Gano en lieu et place de Mamadou Diarassouba fortement pressenti, mais qui a finalement choisi d’y renoncer sans doute pour dissocier les intérêts partisans et financiers de l’Assemblée nationale dont il est le questeur. Il conserve néanmoins son fauteuil de secrétaire à l’Organisation tout comme le ministre Mahamane Baby celui de secrétaire à l’Emploi et de la formation professionnelle. Quant à l’adversaire juré de ce dernier, le député Oumar Sididjé Traoré de la même section de Goundam, il hérite d’un poste d’adjoint aux questions énergétiques et minières et figure ainsi parmi les quatre ressortissants de Tombouctou au BPN où Oumarou Ag Mohamed Ibrahim fait office de 8ème  vice-président.

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La région de Koulikoro y est représentée par 6 membres dont le 2ème vice-président  Nancoma Keïta, le président de l’Assemblée, Issaka Sidibé, relégué à  la  6ème vice-présidence ou encore le député élu à Nara Moussa Badiaga. Outre le ministre de la Défense, la région de Gao est tout aussi présente au BPN par la tendance adverse conduite par Abdramane Diakité (2ème adjoint au secrétaire à la Communication), tandis que la palme du nombre est détenue par Bamako avec plus d’une vingtaine de représentants dont deux vice-présidences (la ministre Oumou Bah et Bakary Konimba Traoré alias ‘Pionnier’) et le secrétariat politique assuré par le ministre Hammadoun Konaté. Il a nouvellement intégré la section du District dont le Secrétaire général, l’ancien député Bréhima Bomboté, Siege également au BPN comme Secrétaire en charge des questions juridiques et des droits de l’Homme.

En dépit du sursis politique qui y règne depuis 2012, la région de Kidal et Ménaka sont relativement bien représentée avec le ministre Mohamed Ag Erlaf au poste de secrétaire à la Planification, puis Bajan Ag Hamatou comme secrétaire adjoint aux questions de défense. L’autre  nouvelle région naissante, Taoudenit en l’occurrence, se contente de faire simple figuration, à la différence de Kayes et Segou avec 7 représentants chacune ou encore de Sikasso avec une bonne demi-dizaine de membres au BPN-RPM.

Le nouvel attelage issu du 4ème congrès ordinaire des Tisserands résulte somme toute d’un habile dosage sur fond de cooptation et de convivialité imposée à des tendances inconciliables lors du renouvellement des structures de base. Les structures litigieuses sont ainsi  contraintes à la cohabitation, qu’il s’agisse de la section de Gao où le bicéphalisme n’a jamais pu être tranchés ou de Mopti où la préférence des militants de base n’a pas empêché la tendance déchue de siéger au Bureau politique national. De même que les assises ont fait de la place à une kyrielle de nouveaux arrivants sans légitimité historique ni élective. C’est le cas de l’actuelle ministre de la Culture Rama Diallo et tant d’autres militants de circonstance pour qui le BPN servira tiendra lieu de paravent de résistance aux éventuelles bourrasques administratives, soit d’une voie d’accès aux strapontins ou maroquins.

Quoi qu’il en soit, l’arbitraire l’a largement emporté sur les critères objectifs applicables à la composition d’un bureau politique. L’équipe issue du quatrième congrès serait même passée par la censure du chef de l’Etat en personne, dont la main aura été lourde pour une bonne trentaine de noms gommés de la liste au nom de son pouvoir discrétionnaire. C’est le concours de tous ces paramètres qui rendent  indéchiffrable la configuration de l’attelage avec la mise en retraite de militants émérites contre la volonté de leur base, l’appartenance du président et du Secrétaire général à la même région administrative, l’humiliation infligée à un chef d’institution relégué à la poupe du présidium contre toute décence protocolaire.

La Rédaction

 

Source : Le Témoin

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