«Je suis très touché par cette confiance qu’ils ont placée en moi. Cela veut dire que mon passage au Djoliba comme joueur, comme entraîneur et comme président a été positif. Je ne peux pas réfuter systématiquement cette proposition. Mais j’aurais souhaité qu’elle fasse l’objet d’entente entre tous les Djolibistes. Je suis en réflexion, je m’engage en tout cas à trouver une solution à la crise».

Karounga Keïta «Kéké» est un homme meurtri. Celui qui a présidé aux destinés du Djoliba pendant 23 ans éprouve toutes les peines du monde à évoquer la crise qui déchire son club de toujours depuis plusieurs mois. Samedi dernier, la crise a atteint son paroxysme avec l’organisation de deux assemblées par les supporters et sympathisants et la décision du «Collectif sauvons le Djoliba» de démettre Tidiani Niambélé de son poste de président pour le remplacer par Kéké. «Il n y en a qui disent que j’ai dis oui au Collectif et d’autres disent le contraire.
Dans cette crise, mon souci principal n’est pas le poste de président, mais comment réconcilier les deux camps, souligne l’ancien président des Rouges que nous avons rencontré hier à son domicile. Je suis donc à ce stade là. Je suis en train de voir les uns et les autres. Et c’est à partir de ces entretiens que je me prononcerai. A la date d’aujourd’hui, je me considère comme le conciliateur N°1 du Djoliba. Je ne sais pas encore de quoi sera fait demain, mais je ferais tout pour sauver le Djoliba. Si je peux le faire en restant au dessus de la mêlée, je le ferais. Si je dois être le président pour réconcilier, je le ferais», poursuivra «Kéké».
«Je suis très triste pour le Djoliba. Le Djoliba, le Stade malien, le Réal et le COB sont des clubs historiques au Mali. L’équipe a le palmarès le plus important au Mali avec le Stade malien. Malheureusement ces derniers temps, il y a des divergences au sein du club. C’est vraiment dommage. En plein milieu de ces divergences, une partie des supporters a fait une réunion extraordinaire m’a désigné comme nouveau président du club.
Moi j’aurais bien souhaité que cela se fasse avec tous les djolibistes, malheureusement ce n’était pas le cas», regrette Karounga Keïta. C’est vraiment dommage. Je demande une fois encore aux uns et autres pour qu’on fasse l’union sacrée autour du Djoliba. Je n’ai plus aucune ambition de revenir à la tête du Djoliba et je suis prêt à tous les sacrifices pour sauver le club». Pour Kéké, Tidiani Niambélé est le président du Djoliba et il n y a aucune discussion possible à ce sujet.
«Tidiani Niambélé est le président du Djoliba. Moi, je suis juriste, il est le président du Djoliba parce qu’il a été élu pour 4 ans et son mandat n’est pas arrivé à terme. Il y a le problème de la légitimité qui reste encore important», dira Karounga avant de revenir sur la sanction de relégation qui a été infligée aux Rouges par la fédération, suite aux trois forfaits de l’équipe en championnat.
«Je ne comprend pas pourquoi les dirigeants du Djoliba ont fait trois forfait. J’aimerai bien savoir pourquoi ils ont refusé de jouer, mais j’avoue que cette décision me dérange, avouera Kéké. Une équipe de football est faite pour jouer, je ne jette la pierre à personne parce que je ne connais pas leurs motivations.
Le Djoliba a connu des moments plus difficiles en 1978 quand Tiécoro Bagayoko a été arrêté mais on a pu surmonter ces difficultés. La même année, le Djoliba a remporté tous les trophées mis en jeu. La crise qui secoue le football malien depuis plusieurs mois n’arrange personne, je demande aux acteurs de s’entendre parce que la relégation du Djoliba en 2è Division sera préjudiciable pour tout le monde», conclura l’ancien président des Rouges.
L. M. DIABY

source : Essor