En marge de la tournée du Premier ministre dans la région de Mopti, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé a participé dans la nuit de jeudi à vendredi 5 juillet 2019, à Sevaré, à une rencontre entre les ressortissants dogons et peuls dont l’objectif était de trouver des propositions de solution à la crise sécuritaire qui secoue le Centre de notre pays depuis plusieurs mois. Le ministre Sidibé a appelé à mettre la jeunesse au cœur des préoccupations.
La rencontre qui a regroupé les ressortissants dogons et peuls des cercles de Bandiagara, Bankass, Koro, Djenné et Douentza à l’Hôtel Kanaga de Mopti, était présidée par Zahabi Ould Sidi Mohamed, président de la Commission nationale de démobilisation, désarmement et réinsertion (CNDDR). Il était entouré par le représentant du Triumvirat pour le dialogue politique inclusif, Cheick Sidy Diarra, le Général Gariel Poudiougou. La rencontre avait pour but d’identifier les problèmes, leurs causes et éventuellement les solutions à apporter. Cette réunion devrait trouver des éléments de langages consensuels pour le Premier ministre et les différents porte-paroles des ressortissants qui accompagnaient le Premier ministre lors de sa visite à Mopti.
Majoritairement touchées par les attaques au centre du Mali, les communautés dogon et peule ont fait des propositions, lors de cette importante rencontre. Dans ses propositions lues par Lazare Timbely, rapporteur de commission, la communauté dogon propose, entre autres, l’instauration d’un climat de confiance à travers la gouvernance interne de l’armée, la gestion de la carrière des militaires, la démultiplication des points de sécurité, l’identification de tous les groupes armés, la prise en compte des combattants dans le DDR (démobilisation, désarmement et réinsertion), le regroupement de tous les déplacés (dogons et peuls) sur le même site, la traduction devant la justice des suspects arrêtés, la facilitation du retour des déplacés dans leurs localités.
La communauté peule, dans son rapport lu par Dr Aly Barry, a appelé à : éviter l’amalgame, accélérer le retour de l’Etat dans toutes les localités où il n’est plus représenté, améliorer l’opérationnalisation de l’armée dans la zone, combattre l’injustice, multiplier les patrouilles sur tous les axes, instaurer le dialogue avec les groupes armés, encourager la cohésion sociale et le vivre ensemble (avant la crise, le Dogon apportait le mil au Peul, le Peul apportait du lait au Dogon), interdire la circulation des personnes en arme, démolir tous les check-points illégaux installés par les chasseurs, désarmer toutes les milices, mettre fin aux représailles.
Invité à cette rencontre, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, a salué l’initiative visant à impliquer les ressortissants dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire qui a fait des centaines de victimes au centre de notre pays, depuis plusieurs mois. Le ministre Sidibé a appelé à mettre la jeunesse au cœur des préoccupations en vue de mettre fin à cette crise.
“Ma petite expérience au Rwanda m’a permis de comprendre qu’il faut mettre la jeunesse au cœur des préoccupations. Les jeunes constituent une proie facile pour les organisations terroristes. S’ils sont désœuvrés, ils tombent dans la tentation. La solution n’est pas que militaire, mais elle passe aussi par des actions de développement économique. Nous devons trouver des actions de développement pour la jeunesse. La jeunesse constitue les bras valides. Sans elle, il n’y aura pas de développement. C’est un bon début, il faut aller progressivement”, a-t-il déclaré.
Les deux communautés (dogon et peule) ont remercié le ministre Sidibé pour son intervention, qu’elles ont jugée très pertinente. Etaient présentes à cette rencontre des personnalités comme Babaly Bah, Seydou Nantoumé, Me Hassane Barry, Gabriel Poudiougou, Moussa Timbiné, Ousmane Diakité dit Maraka, Modibo Kadjoké, Ismaïla Cissé, ex-gouverneur de Bamako, etc. Lire la suite sur aumali
Abdrahamane Diamouténé