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Cris d’alarme des déplacés du nord à Kalaban-Coro

Votre journal a suivi des déplacés de Kalaban-Coro au cours d’une rencontre. Il s’agissait d’une manifestation de mécontentement de voir siéger à l’Assemblée Nationale, les commanditaires des viols sur des femmes et causes des déplacements de biens de personnes du nord. Aujourd’hui ces déplacés se disent délaissés, abandonnés et désespérés par leurs conditions de vie.

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Alpha O TOURE : 62 ans : « Je suis à Bamako depuis le début de la crise. A mon arrivée de Niafounké, j’ai loué une petite chambre où je dormais, avec le peu de ressource dont je disposais. J’arrivais encore à payer la chambre. Mais maintenant, je n’ai plus rien et j’ai été mis à la porte par le propriétaire. J’ai perdu toute ma famille dans la crise dont 5 personnes, mes animaux, ma maison .J’ai fui la crise pour venir me refugier  ici, mais je suis considéré comme un moins que rien, comme si j’avais choisi cette situation. Je demande au gouvernement de prendre notre cas au sérieux et de nous venir en aide ».

 

 

Aminata WALLETTE : Nous sommes à Kalaban ici, où nous nous sommes regroupés à la mairie parce que n’avions  pas où aller. Nous ne sommes pas tous rentrés comme le pensent certains, beaucoup sont ceux qui sont encore là dans des conditions que vous êtes loin de pouvoir imaginer. Avant, nous disposions de l’aide d’ACTED et de WORLD VISION qui nous permettaient de payer des loyers et de manger. Mais aujourd’hui, tous les projets sont arrêtés. Beaucoup nous disent qu’on ne veut plus retourner chez nous parce qu’on a fait du titre de déplacés, un commerce. Mais je ne leur souhaite pas de vivre une minute, ce que nous endurons une journée. Personne ne choisit de vivre comme un mendiant. Beaucoup parmi nous hier avait tout, vivait excellemment mais aujourd’hui, la crise nous a frappé de plein fouillé. Je crois que tous les maliens sont égaux en droit et en devoir .Certains nous disent clairement de ne même plus parler de déplacés comme si nous sommes comparables à la peste. Tout ce que nous cherchons, c’est une meilleure condition de vie ; nous voulons bien retourner chez nous, mais nos enfants sont à l’école ici, et au retour nous savons que nous ne trouverons rien devant nous parce que, nous avons tout perdu. C’est malheureux de constater que ces mêmes projets qui nous aidaient arrêtent et nous sommes considérés comme des étrangers dans notre propre pays. En tout cas, nous sommes délaissés par tous, surtout le gouvernement pour qui j’ai comme l’impression, nous constituons un problème résolu depuis longtemps. C’est ce qui explique notre présence à l’An lors de la rentrée parlementaire des nouveaux députés pour exprimer notre mécontentement mais jusque là, même une personne ne sait soucier de nous.

 

 

Abdrahamane Maiga : Porte parole de l’association des jeunes déplacés du nord(AJDNM) : Nous sommes là depuis le début de la crise. Je parle au nom des jeunes diplômés sans emplois. Pour une meilleure réinsertion, nous nous sommes érigés en association. Mais cela n’aura rien servi car depuis notre arrivées ici jusqu’ ‘aujourd’hui, rien n’a changé, notre condition de vie se détériore de jour en jour. Nous sommes en majeur partie des jeunes qui ont fini leurs études et qui avaient commencés à faire quelque chose au nord. Mais là, nous avons tout perdu ; certains n’ont même pas seulement le bien matériel, mais toute leur famille.  Nous sommes désemparés et désorientés. Pour se faire, je lance un appel à l’Etat malien, aux partenaires techniques, aux ONG pour nous venir en aide afin d’améliorer notre condition de vie. Nous sommes conscients qu’ils ne peuvent pas nous redonner tout ce que nous avons perdu mais en tant que fils du Mali, qu’on nous aide à pouvoir prendre un nouvel envol.   Ces hommes et femmes sont en grand nombre et logés à la mairie de Kalaban-Coro et vivent dans une précarité sans précédant.

Propos recueillis par

Boubacar HAIDARA

 

SOURCE: Mali Demain

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