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Crimée: les Occidentaux durcissent les sanctions, Moscou réplique

Le ton s’est encore durci jeudi dans la crise ukrainienne entre les Occidentaux et la Russie, qui a répliqué du tac au tac à l’annonce d’un durcissement des sanctions américaines et européennes.

vladmir poutine president russie
La Russie a publié sa propre liste de sanctions contre des responsables américains, quelques minutes seulement après l’annonce par le président américain, Barack Obama, de nouvelles mesures punitives.

Qu’il n’y ait aucun doute: à chaque acte hostile, nous répondrons de manière adéquate, a prévenu le ministère russe des Affaires étrangères. Un porte-parole du Kremlin a qualifié d’inacceptables les sanctions contre la Russie.

La première liste russe vise trois conseillers de M. Obama et plusieurs parlementaires, dont le sénateur conservateur John McCain. Ce dernier s’est aussitôt déclaré fier d’être sanctionné par Moscou.

Pour leur part, les 28 dirigeants de l’UE se sont retrouvés en milieu d’après-midi à Bruxelles pour un sommet largement dominé par la crise aux frontières de l’Union.

Ils devaient décider d’allonger la liste des personnalités russes et ukrainiennes pro-russes frappées d’interdiction de visa et de gels des avoirs. Une douzaine de noms devraient être ajoutés aux 21 annoncés lundi, selon des sources diplomatiques.

La liste des 21 ne suffit pas car elle n’inclut que des responsables de très bas niveau. Il est temps de viser l’entourage proche du président russe, Vladimir Poutine, a plaidé la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité.

– Obama menace la Russie d’isolement –

M. Obama a menacé Moscou d’aller plus loin et de viser des secteurs clé de son économie. La Russie doit comprendre qu’une escalade supplémentaire ne fera que l’isoler davantage de la communauté internationale, a-t-il affirmé lors d’une courte intervention à la Maison Blanche.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont également brandi la menace de sanctions économiques, mais certains d’entre eux se sont montrés extrêmement réticents.

Si la Russie accepte d’ouvrir des discussions, s’il y a désescalade, alors il n’y aura pas de passage à d’autres sanctions, a déclaré François Hollande. A l’inverse, s’il y a une montée de revendications illégitimes, des opérations de troupes, des menaces, alors il y aura d’autres sanctions, a ajouté le président français.

Mais nous devons être extrêmement précautionneux car l’UE doit à la fois garder des armes en cas d’escalade ultérieure et veiller aux intérêts des Européens, a mis en garde le Premier ministre belge, Elio Di Rupo.

Son homologue suédois, Fredrik Reinfeldt, a souligné que son pays avait 400 entreprises présentes en Russie qui sont inquiètes de ce qui va se passer.

A défaut de sanctions économiques, les Européens vont s’entendre sur l’annulation de la prochaine réunion UE-Russie prévue en juin à Sotchi, où la tenue du G8 semble également très menacée.

Ils vont parallèlement affirmer un soutien fort à l’Ukraine en signant vendredi matin avec le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, le volet politique de l’accord d’association avec l’UE, une décision qui sera mal accueillie par la Russie.

– Ukrainiens évacués de Crimée –

Dans ce contexte de tensions, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit très préoccupé en rencontrant jeudi à Moscou Vladimir Poutine.

Il a de nouveau appelé à un dialogue honnête et constructif entre Moscou et Kiev. Et a insisté sur le déploiement en Ukraine d’observateurs de l’Onu et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

A Kiev, le Parlement a adopté jeudi une résolution affirmant que l’Ukraine ne reconnaîtra jamais l’annexion de la Crimée par la Russie et ne cessera pas sa lutte pour sa libération, aussi longue et douloureuse qu’elle soit.

Les autorités ukrainiennes préparent un plan d’évacuation des militaires stationnés en Crimée – ils seraient plus de 20.000 – et de leurs familles. Mais une centaine de soldats russes continuaient jeudi à encercler la grande base de Perevalne, dans le sud de la péninsule.

Kiev avait annoncé mercredi plusieurs mesures ponctuant la rupture avec Moscou, dont l’instauration de visas pour les Russes. Cette décision a été critiquée jeudi par M. Iatseniouk, selon lequel il convient d’éviter toute précipitation car un grand nombre d’Ukrainiens vivant dans l’est et le sud du pays sont intéressés au maintien du régime sans visa avec la Russie.

Parallèlement, Moscou a annoncé que son administration avait commencé à délivrer des passeports russes en Crimée.

Le Blitzkrieg institutionnel du rattachement de la péninsule est désormais presque terminé: la Douma (chambre basse du Parlement russe) a ratifié jeudi le traité signé mardi par M. Poutine avec les leaders pro-russes de Crimée.

Un seul député, Ilia Ponomarev, du parti de centre-gauche Russie Juste, a voté contre.

Les députés ont aussi adopté une loi constitutionnelle sur l’incorporation de la Crimée au territoire russe.

La chambre haute, le Conseil de la Fédération, doit examiner ces deux textes vendredi.

(©AFP / 20 mars 2014 17h54)

Source: Romandie

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