Deux soldats allemands engagés dans la mission des Nations unies au Mali (Minusma) sont décédés, mercredi 26 juillet, dans la région de Gao, dans le nord du pays, a annoncé l’armée allemande dans un communiqué. Un porte-parole de la Minusma, Ahmad Makaila, avait plus tôt dans la journée annoncé le crash à la mi-journée d’un hélicoptère d’attaque Tigre du contingent allemand, sans donner la cause de l’accident.
Malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, le nord du Mali reste particulièrement instable et de violents affrontements entre groupes armés ont été signalés mercredi dans la région de Kidal, non loin de la frontière avec le Niger.
Mais dans le cas du crash de l’hélicoptère allemand, qui s’est déroulé à plusieurs centaines de kilomètres de là, « c’est un accident », a déclaré à l’AFP un responsable de la Minusma à Gao. « Rien ne permet à ce stade de dire que l’appareil a été abattu ou qu’il a été victime de tirs », a poursuivi ce responsable. « Le crash s’est déroulé dans la localité de Ilouk », à quelque 130 km au sud de Gao, bien que la Bundeswehr situe l’accident à 70 km au nord-est de la ville.
La Minusma a dépêché une équipe sur les lieux du crash pour déterminer les circonstances du drame, a précisé un porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, qui a précisé que l’hélicoptère s’était écrasé alors qu’il « surveillait des affrontements au sol ».
L’Allemagne a accru son engagement au sein de la Minusma cette année en envoyant huit hélicoptères d’attaque et de transport, ainsi que 350 hommes supplémentaires. Berlin compte désormais un millier de militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’ONU et d’une mission distincte de l’Union européenne (EUTM Mali), soit le plus gros déploiement de la Bundeswehr à l’étranger.
– Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a désigné trois experts internationaux pour enquêter sur les violences au Kasaï. La formation du groupe d’experts a été avalisée par une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 23 juin dernier. Leur mission : fournir une assistance technique à la RDC pour faire la lumière sur les violences commises dans cette région du centre du Congo. Un mandat jugé trop faible par des observateurs. C’est le Sénégalais Bacre Waly Ndiaye prend la tête de la mission. Ancien représentant spécial adjoint pour la RDC, il est aussi l’auteur d’un rapport sur les violences en amont du génocide rwandais. Il est épaulé du canadien Luc Côté, ancien conseiller juridique du Tribunal pénal international pour le Rwanda et coordinateur du rapport mapping sur la RDC à la fin des années 2000. Fatimata Mbaye, avocate mauritanienne vice-présidente de la FIDH, vient enfin compléter le trio.
Pour l’instant le Haut-commissariat ne communique pas sur le reste de l’équipe, ni sur les moyens qui lui sont alloués. Mais au 22 juin, le budget prévu dépassait les 4 millions de dollars et il prévoyait l’envoi sur le terrain d’une vingtaine d’enquêteurs répartis en deux équipes.
Un groupe de trois personnes s’occupera de l’assistance technique au gouvernement, basée à Kananga auprès de l’auditorat militaire. Les autres seront chargés d’appuyer les experts internationaux pour les enquêtes de terrain.
Ils auront pour mission de collecter et préserver les informations. Ils devront également protéger les personnes qui les aident et transmettre aux autorités judiciaires de la RDC les conclusions de leurs enquêtes.
Une première équipe doit partir dès la semaine prochaine pour une mission d’évaluation. Le Haut-commissaire des Nation unies aux droits de l’homme fera une présentation orale sur la situation dans la région du Kasaï en mars 2018 mais il faudra attendre environ un an pour que soit présenté le rapport final.
Cette annonce intervient alors que le rapport du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme pointe la responsabilité des FARDC dans les massacres et autres fosses communes découvertes dans la zone. Beaucoup s’interrogent sur l’indépendance dont bénéficiera le groupe d’experts vis-à-vis des autorités congolaises et sur l’accès qui leur sera accordé aux sources.
Force est de souligner que parallèlement à la mission d’enquête diligenté en RDC, la Monusco a annoncé mercredi 26 juillet la reddition de Ntabo Ntaberi alias Sheka, commandant d’un des groupes armés qui pullulent dans l’est de la RD Congo. Ce chef de guerre est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « crime contre l’humanité » et de sanctions du Conseil de sécurité depuis 2011.
A noter qu’il y a près de trois ans déjà que « Guidon », l’adjoint de Sheka au sein de NDC, a fondé une dissidence au sein du mouvement, le «Nduma defense of Congo – rénové». L’influence du chef rebelle s’était alors réduite et son adjoint était parti avec bon nombres de ses hommes.
Source: perspectivesmed