L’appareil de fabrication américaine s’est écrasé le jeudi 24 juillet très tôt le matin. Tous les passagers, au nombre de 116 et non 118, ont trouvé la mort. Deux clients enregistrés au départ n’ont finalement pas été du voyage. L’accident s’est déroulé à Gossi, à 160 Km au sud – ouest de Gao, et non à Aguel Hoc selon une bourde présidentielle malienne. Les boîtes noires de l’avion sont déjà arrivées à Paris où la justice s’est immédiatement mise au travail. Vétusté de l’avion ? Mauvaises conditions climatiques ? Erreurs humaines ?
Ils étaient effectivement cent seize (116) personnes à avoir pris place dans l’appareil reliant Ouagadougou à la capitale algérienne, Alger. Contrairement à ce qui avait été avancé par certaines sources qui parlaient de cent dix-huit (118) passagers, il se trouve que deux des clients enregistrés au départ avaient faussé le départ. L’appareil de fabrication américaine, de type Mc Douglas, version ancienne, était affrété par la compagnie aérienne algérienne, Air Algérie. Il effectuait régulièrement la liaison Ouagadougou. Alger au moins quatre fois par semaine.
Le jeudi dernier, le monde a été réveillé très tôt par la nouvelle du terrible accident. Des heures durant, aucune information crédible n’était disponible sur ce qui s’était passé. Les principaux intéressés, Algérie, Burkina Faso, France, …attendaient certainement de voir clair.
Raison, l’avion appartenait à Air Algérien il avait quitté le Burkina Faso qui comptait à bord une vingtaine de ressortissants. Enfin, il y avait cinquante – un (51) ressortissants français.
Notre pays, le Mali, avait bien sûr son mot à dire puisque l’accident s’est déroulé sur son territoire. Vers le petit soir, aux environs de 19 heures, des agences de presse relayaient une dépêche de Reuters.
Selon cette dépêche, la présidence malienne faisait savoir que l’accident s’est déroulé à Aguel Hoc, dans l’extrême grand nord du pays. A maintes reprises, le nom du Président Ibrahim Boubacar Keïta revenait sur les antennes. En fait, cela s’avéra une bourde puisque des témoins apercevront des débris d’avion à Gossi, à 160 Km -au sud-ouest de Gao.
Cela dit, les choses sérieuses commencent à Paris où les deux boîtes noires de l’avion viennent d’être acheminées. Tant à Ouagadougou qu’à Paris, la justice s’est mise en branle. Elle tentera de dénicher les circonstances exactes du crash. Des techniciens, gendarmes et policiers, tenteront de faire parler les deux boîtes.
A Ouagadougou, un responsable du comité de crise crée pour la circonstance a donné récemment quelques explications. Il s’agissait du Général Gilbert Dieudiéré.
Selon lui, l’appareil aurait essayé de retourner sur ses pas, en tout cas de dévier sa trajectoire, juste après son vol.
Il aurait eu en face un orage violent. Les images radars diffusées indiqueraient une altitude de 10.000 m, puis à zéro après. Toutes choses qui paraissaient anormales. A Paris, le président François Hollande et son ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabrius, disent n’écarter aucune hypothèse. Toute fois, ils se sont empressés d’éloigner la piste terroriste.
Des familles de victimes dénoncent l’état de l’appareil qui ne serait jamais autorisé à voler en Europe. Paraitrait- il que c’est la propreté d’une société privée espagnole qui le louerait à Air Algérie.
Un » mouroir » volant donc. Toutes les pistes sont envisagées. Erreurs humaines, conditions climatiques,…Notons enfin qu’un de nos compatriotes, Bakary, Diallo, artiste de son état, figure parmi les victimes de l’accident. Que leurs âmes reposent en paix !
B. Koné