Le royaume du Maroc a fêté hier les quinze ans de l’intronisation du Roi Mohammed VI. Occasion de faire un bilan jugé très fort honorable par tout un peuple, un continent, le monde. La physionomie du pays est en train de changer radicalement. Une dynamique sociale et économique est en train de libérer ses énergies pour les rendre plus créatives. Les Marocains, parce qu’ils ont appris à tolérer leurs différences et dépasser leurs antagonismes, ont réussi à créer un vivre ensemble pacifique et harmonieux inédit dans la région.
En quinze années de règne, le style de Mohammed VI, sa manière de communiquer avec des actes forts et remplis de symboles ont profondément renfoncé l’attachement des Marocains à sa personne.
Cette vérité fut si voyante que même dans les manifestations qui ont émaillé la rue marocaine au gré des crises sociales domestiques et des turbulences politiques régionales, la personne du Roi, comme icône fédératrice fut épargnée. Ce qui a eu le don de consolider cette image de rassembleur, de symbole unificateur des Marocains dans leurs grandes diversités, d’arbitre au dessus de la mêlée.
Mohammed VI a d’autant plus de mérite d’avoir géré le pays dans le calme, la sérénité et une indéniable intelligence politique que pendant ces quinze années, le Maroc fut acculé, sur un plan stratégique et géographique, par deux redoutables antagonismes. Celui du Nord où l’Espagne s’échinait, concurrence oblige, à faire barrage au commerce du Maroc avec le juteux marché européen. Et celui de l’Est où le voisin algérien, encore travaillé par une pathologique et inexplicable obsession marocaine, déploya sa permanente capacité de nuisance.
Des initiatives royales de développement humain qui ont mis la libération du citoyen marocain des affres de la précarité au cœur du projet politique, en passant par l’instauration de l’instance équité et réconciliation. Permettant ainsi de panser les blessures marocaines et de les réconcilier avec leur passé jusqu’à l’élaboration d’un projet d’autonomie du Sahara marocain dans le cadre du processus de régionalisation avancée qui permettra de dérouiller les grands blocages politiques et diplomatiques. Il faut ajouter à cela l’institutionnalisation de la culture des droits de l’homme au sein de l’appareil de l’Etat, du nouveau concept de l’autorité, du nouveau code de la famille. Autant de choix qui ont balisé le chemin du Maroc vers la démocratie et le vivre ensemble harmonieux.
Ces initiatives qui agissent comme autant de marqueurs positifs de la vie politique marocaine, ont été généreusement développées et décodées. En quinze années, le Roi Mohammed VI n’a pas fait que marquer la société marocaine par ses projets politiques avant-gardistes destinés à insuffler une dynamique nouvelle. Il a aussi réussi à marquer les imaginations des Marocains et des autres par un style nouveau qui tranche avec le protocole lourd et parfois engoncé qu’impose l’exercice monarchique.
Prince héritier à l’époque, Sidi Mohammed était déjà aimé et chéri par les Marocains qui voyaient en lui l’espoir d’une transition pacifique et douce vers un monde meilleur dans une réalité incertaine et turbulente. Devenu Roi du Maroc, Mohammed VI renforce cette impression. Au fil de l’exercice du pouvoir, les Marocains ont confirmé ce qu’ils ressentaient déjà à son égard.
Autant sa reconnaissance à l’égard des Marocains dans la nécessité et la souffrance était réellement sincère, autant sa volonté de transformer la société marocaine afin de relever les défis économiques politiques et sécuritaires du nouveau siècle fut solide et sans concessions. Le Roi avait inscrit son action entre ses deux paramètres qui ont abouti à ce que les Marocains lui vouent une admiration sans bornes.
En réponse à toutes pressions, Mohammed VI transforma le Maroc en vrai acteur régional et un passage obligé pour tous ceux qui veulent investir dans le continent africain. Ses tournées africaines laissent dans les esprits sa mémorable influence sur ce continent. Sa popularité dans le Monde arabe connaît une fulgurante ascension. Sa récente visite en Tunisie en donna une éclatante démonstration. Son rapport avec les grandes puissances, Europe et Amérique, fait de lui un incontournable interlocuteur.
Aujourd’hui, au fil des années et des projets politiques et économiques qui façonnent le nouveau Maroc, Mohammed VI a réussi à établir avec les Marocains un lien d’une extrême puissance basé sur l’adhésion à ses projets et le respect pour sa personne.
En quinze années de règne, le Maroc est devenu un pays où il fait bon vivre, où il est opportun d’investir et de lancer des projets. Un îlot de stabilité où la détention politique a pratiquement disparu, où la presse connaît des marges de liberté inédites, où les droits de l’homme sont respectés et encadrés. Autant de facteurs objectifs qui font que Mohammed VI soit devenu une vraie fierté marocaine.
Ce Maroc nouveau qui a opéré une rupture tranquille avec le passé, les Marocains le doivent aux chantiers stratégiques lancées par le Roi Mohammed VI.
Bonne fête.
B. KONE