Alors que nous n’entendons que des voix masculines depuis le début de cette crise sanitaire, de braves femmes sont pourtant engagées en première ligne pour la riposte.
Cet article a d’abord été publié par L’Indicateur du Renouveau.
Elles sont médecins, infirmières, impliquées et toutes engagées en première ligne pour bouter la Covid-19 hors de nos frontières. Ces femmes jouent un rôle important au sein du personnel de santé dans la lutte contre la pandémie. Parmi elles, Dr Sidibé Djénéba Diallo, responsable de l’unité service des urgences des cas suspects Covid-19 au niveau de l’Hôpital du Mali. Selon elle, le personnel féminin occupe une place importante avec une majorité de 70% contre 30% de personnel masculin. Pour la responsable, l’équipe du centre de traitement Covid-19 de l’Hôpital du Mali est composée de quatre médecins femmes au niveau du confinement et deux infirmières au centre des urgences Covid-19.
Dès l’apparition des premiers cas de Covid-19 au Mali, en mars 2020, c’est sur Dr Sidibé Djénéba Diallo que la hiérarchie de l’hôpital a jeté son dévolu pour être responsable de l’unité service des urgences. « J’étais en état de grossesse de 4 mois, explique-t-elle, et l’hôpital a déployé du personnel et les équipements adéquats à notre disposition pour faire face à la maladie. A notre niveau, nous faisons le dépistage et les cas positifs sont orientés vers le centre de prise en charge, soit au confinement ou à la réanimation. »
Des moments de peur durant cette riposte, il y en a eu, notamment au sein du personnel soignant même où des cas de décès ont été enregistrés. Au point que certains ont renoncé à faire partie de l’équipe de prise en charge. « Aussi, il y a eu un moment, surtout en décembre, où le Mali a enregistré le nombre de décès le plus élevé, témoigne une membre du personnel soignant. On se sentait impuissants, frustrés et angoissés devant les malades qui mouraient sous nos yeux faute de place et d’oxygène. »
Soutien familial
La responsable de l’unité services des urgences Covid a également signalé que le personnel soignant a, et surtout au niveau de son unité, subi des actes de peu courtois venant de certains malades et accompagnants.
« Au début de cette pandémie, nous avons subi des actes violences, des insultes de la part de de certains malades et accompagnants. Le soutien de nos familles respectives a été importante. Et jusqu’à maintenant, nous disposons toujours d’une équipe dynamique », a ajouté Mme Sidibé Djénèba Diallo.
Médecin généraliste à l’unité d’hospitalisation Covid à l’hôpital sino-malien, Mme Coulibaly Maïmouna Diallo dira également que les femmes occupent une place importante dans la riposte contre la pandémie. Selon elle, les agents de santé ont opté pour ce métier. « Les femmes ont été et sont toujours en première ligne à tous les niveaux. En tant que médecin, nous avons opté pour ce métier et nous devons répondre partout où besoin sera ».
Préjugés
Les préjugés sur cette maladie ont fait que des citoyens étaient étonnés de voir une femme mariée occupée une place en première ligne dans la lutte contre la pandémie. « A chaque fois que les gens apprenaient que je faisais partie d’une équipe d’unité Covid-19, ils étaient mécontents. Le médecin même qui m’a contactée pour cette unité m’avait dissuadée d’en faire partie, en tant que femme mariée avec des enfants. Tout le monde était contre, mais ma famille et mon partenaire m’ont beaucoup soutenue. »
Dr Bintou Coulibaly, médecin généraliste, est la responsable de l’unité de tri-Ebola et les maladies à potentiel épidémique depuis 2015 au Centre hospitalier universitaire de Point G. Avant la pandémie, elle a dirigé cette unité. Depuis, ce poste lui avait été proposé et elle a géré des cas suspects d’Ébola jusqu’à l’arrivée de la pandémie de Covid-19.
Pour gagner la bataille contre cette crise sanitaire, les plus hautes autorités sont à pied-œuvre à travers le ministère de la Santé et du Développement social. A cet effet, plusieurs structures ont été mises en place, notamment le comité scientifique Covid-19, la coordination nationale de la riposte, les différents centres de traitement.
Au sein de ces différentes structures, selon le chargé de communication du département de la Santé, Markatiè Daou, les femmes ont joué un grand rôle dans le cadre de la riposte contre la Covid-19. La directrice régionale de la santé a joué un grand rôle jusqu’à sa nomination dans une autre structure. D’autres femmes, dit-il, notamment la conseillère santé publique du département qui coordonnait tout ce qui concerne la Covid-19 et la directrice régionale du développement social, ont également joué leur partition dans la riposte.
Source: benbere