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Couvre-feu : La colère des Bamakois

Le Mali, ce grand corps malade, car faisant face à une multitude de crises, fait aujourd’hui face à une contestation dans ses rues tous les soirs, depuis quelques jours. Cette grogne tire sa source, pour certains, du Couvre-feu accompagné de coupures intempestives d’électricité, pour d’autres du processus électoral contesté.

En plus de la crise sécuritaire, sociale et politique, le Mali fait face à une grave crise sanitaire, à l’instar du monde entier face au COVID 19. Et, avec la recrudescente du taux de contamination du Covid-19, le Gouvernement a pris la mesure interdisant aux populations de circuler à partir de 21h et ce, jusqu’à 5h du atin. Ce couvre-feu peine à être appliqué depuis quelques jours, parce qu’une frange de la population manifeste contre cette disposition. Une mesure dans l’intérêt de tout un chacun mais mal compris par la population. Mais quand on sait que la grande majorité de la population vit des activités informelles, cette grogne peut-elle se comprendre ?

Dans plusieurs quartiers les jeunes continuent leur rassemblement comme si de rien n’était. Face au ralentissement de leurs activités et du manque à gagner dû à ce couvre-feu, des maliens ont commencé à exprimer leur ras le bol en manifestant leur désarroi. Ainsi dans la nuit du 4 mai 2020, plusieurs quartiers de Bamako ont connu des manifestations pour demander la fin immédiate du couvre-feu.

Une coupure d’électricité, des coups de feu, des routes barricadées, des jets de gaz lacrymogènes, c’est le cocktail explosif qui a été vécu par certains quartiers de Bamako au soir de cette journée. Cette situation inattendue a fait vivre, des heures entières, un véritable enfer aux forces de sécurité, car ils étaient dépassés par la tournure des événements.

«  Nous avons passé une nuit blanche, car aux environs de 2 heures du matin, des gaz lacrymogènes se sont invités dans notre concession. Certains policiers sont rentrés jusqu’à l’intérieur de notre maison. Ceux qui doivent nous protéger mettent nos vies en danger, » soutient une habitante du quartier d’Hamdallaye.

Durant cette soirée les points stratégiques des quartiers d’Hamdallaye, Badialan, N’tomikorobougou, Badabougou et bien d’autres quartiers du district de Bamako, étaient en flamme. Toute chose qui a provoquée une véritable chasse à l’homme entre les forces de l’ordre et la population, de 22h à 5h du matin. Des jeunes remontés contre le couvre-feu, ont pris d’assaut les rues, brûlant des pneus usés pour exprimer leur colère contre les autorités suite au couvre-feu qui a chamboulé leur quotidien.

Malgré la présence des policiers sur le terrain pour empêcher d’éventuels dégâts, c’était sans compter sur la ténacité de ces manifestants qui en avaient gros sur le cœur. Les forces de l’ordre étaient obligées de faire usage de gaz lacrymogène pour venir à bout des manifestants, toute chose qui a occasionné des blessés dans le rang des manifestants. Comme quoi le couvre-feu qui devrait être un salut pour stopper la pandémie du coronavirus, est devenu une épine dans le pied de nos autorités.

Assitan Siga FADIGA

 Source: Bamakonews

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