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Course pour la conquête de Koulouba : Les hostilités promettent d’être farouches

La campagne pour la présidentielle de juillet prochain n’a pas encore commencé, mais sur le terrain, l’actualité s’emballe au rythme des débats politiques contradictoires. En mi-juillet 2018, les Maliens se rendront aux urnes pour élire un nouveau président de la République pour succéder à Ibrahim Boubacar Kéita. Et, depuis le début de la nouvelle année, le pays vibre au rythme des supputations, rumeurs et tractations politiques. Mais ici, c’est de bonne guerre, ça fait partie des règles du jeu démocratiques.

Les Maliens vont retenir leur souffle très bientôt, pour suivre le long défilé des candidats potentiels à la prochaine élection présidentielle. Plus le temps passe, les déclarations d’intention fusent d’un peu partout. Et ce n’est que la première étape de ce long épisode électoral. Car si l’on ne prend garde, l’on risque de se retrouver avec une pléthore insoupçonnée de candidatures pour cette présidentielle. Mais Dieu merci, la Cour constitutionnelle aura le dernier mot pour la validation des candidatures, car la haute juridiction dispose de quatre jours pour analyser les pièces de chaque dossier. Ceux qui seront retenus devront encore passer l’étape de la visite médicale afin de vérifier leur état de santé physique et mentale, un critère déterminant pour franchir la dernière étape qui consiste au paiement d’une caution de 25 millions de francs CFA. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus que la Cour constitutionnelle publiera la liste définitive des candidats à ce scrutin décisif pour la vie de la nation.

Au Mali, depuis l’ouverture démocratique en 1991, chaque période électorale est vécue comme un moment unique, qui commence bien des mois avant la date du scrutin. Preuve en est de la vivacité de la démocratie dans le pays : dans les rues, dans les médias, chacun y va de son commentaire sur la situation socio-politique du pays. Certains sont alarmistes, en cause la corruption qui gangrène le jeu politique depuis plus d’une décennie. Ceux-là en appellent à des États généraux de la nation. Ils sont certainement les plus remontés contre le système IBK. D’autres, au contraire, parient sur l’avenir du pays, qui doit continuer à vivre l’alternance à la tête de l’État depuis le renouveau démocratique. Dans tous les cas, les Maliens veillent au grain.

Une véritable course contre la montre

Comme un air de campagne pré-électorale règne dans les rues de Bamako depuis quelques jours. Les langues se délient et les Maliens se délectent du spectacle offert depuis plusieurs jours par les probables candidats potentiels à l’élection présidentielle juillet 2018. C’est dire qu’ici, le dépôt de candidature est un moment unique, avec toute une mise en scène, un cérémonial où chacun occupe une place de choix. D’abord le futur candidat arrivera avec une mise vestimentaire bien soignée, en voiture (de marque) à Hamdallaye ACI 2000, où siège la Cour constitutionnelle. Il est en général accompagné d’une foule de soutiens, de militants, preuve de sa popularité ou… non. Ensuite, il faut attendre devant le portail de la Cour, très bien gardé par un impressionnant dispositif sécuritaire en état d’alerte permanent en cette période. Puis vient le temps pour l’aspirant candidat de traverser la cour où l’attendent de nombreux journalistes. Le présidentiable s’avance, comme sur un tapis rouge, les commentaires fusent de toutes parts, ça se bouscule. Il sera accueilli personnellement sans distinction par le président de la commission, une poignée de main échangée puis vient déjà l’heure du verdict.

À la sortie, certains sont aux anges, ils viennent de recevoir leur sésame, un récépissé provisoire de dépôt de candidature, ils s’empressent de répondre aux questions des médias. D’autres feront grise mine, car ils leur manquent encore des documents, beaucoup seront obligés de revenir au dernier moment ce jour-là.

Mais surtout, les candidats eux-mêmes ne prennent pas le temps d’analyser les pièces qu’on leur a demandé de fournir, et quand ils viennent, les émissaires de la Cour Constitutionnelle feront l’effort de leur faire comprendre, mais certains candidats prendront le risque de faire cette démarche le dernier jour ! Ceux-là, ils ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes ! Et cette musique se répétera durant les quatre jours. Pour obtenir ce résultat, c’est essentiellement la bonne volonté, la détermination, la conviction et la bonne organisation au sein des membres de la Cour Constitutionnelle, c’est ce qui permettra d’organiser cette élection dans des conditions plus que convenables.

Inflation de candidats

À l’arrivée, ce sont des candidatures, sûrement avec des femmes, qui seront validées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour cette année on aura droit à des surprises de taille pour la présidentielle. L’on notera plusieurs catégories de candidatures pour cette élection présidentielle. D’abord, figure le cercle proche du chef de l’État. Car il se trouve que les forces qui entourent la gestion de son pouvoir se sont libérées et il y a beaucoup de candidatures au sein même de ceux qui le soutenaient. Ensuite, disons la manière dont IBK a géré le pouvoir pendant ces cinq dernières années a amené certains corps de métiers à s’intéresser à la vie politique, notamment les religieux et la jeunesse via l’activisme, ils sont des citoyens maliens et ils remplissent les conditions, les Maliens se sont déjà faits à cette idée. Viennent ensuite les militaires qui ont décidé de tenter l’expérience politique, combien seront-ils impossible de leur dire pour le moment. Il y a aussi une certaine intrusion de citoyens qui veulent briguer la magistrature suprême, mais qui ne sont pas connus sur la scène politique ni sur la scène économique ou n’ont aucune visibilité.

Et enfin il y a la candidature du locataire du palais de Koulouba, qui reste à ce jour un mystère.

À ce stade de la compétition, Soumaila Cissé, le candidat du parti Union pour la République (URD), dont c’est la troisième présidentielle, est aussi dans la course. Et pour se faire, il essaye de mettre toutes les chances de son côté. Sans oublier la candidature d’Oumar Mariko du parti SADI, habitué des joutes politiques maliennes. Il y aura aussi des technocrates et ex barons de l’actuel régime en disgrâce auprès du Chef de l’Etat, qui se retrouveront au cœur du marigot politique malien. Comme quoi, l’élection présidentielle de cette année sera très mouvementée avec son corolaire de message de campagne pour appâter l’électorat.

 

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