KT comparaissait à la barre pour répondre des faits de meurtre sur sa coépouse CS, intervenu au cours d’une bagarre alors qu’elles étaient parties cueillir des fruits de néré en brousse. Elle reconnaît les faits à la barre, mais affirme qu’elle n’avait pas l’intention de la tuer.
Ce jour, mercredi 12 mai 2020 à Kolonia, cercle de Dioïla, les 2 coépouses se retrouvèrent en brousse pour la cueillette des fruits de néré. Une altercation les opposa jusqu’à ce qu’elles arrivent au corps à corps. Au cours de ladite bagarre KT se saisit d’un bâton et fracassa le crâne de sa coépouse CS qui s’écroula, baignant dans le sang. La dame KT l’abandonna en brousse et retourna au village sans dire mot sur son forfait.
Au moment crépusculaire, leur époux, DD, constatant l’absence de sa première épouse qui n’était pas rentrée de la cueillette, s’inquiétait. Avec l’aide d’autres bonnes volontés, ils entamèrent les recherches la nuit, sans succès. Ils reprirent le lendemain les recherches qui aboutirent à la découverte du corps sans vie de la dame CS au bord d’une route. De graves blessures sur le côté droit de la tête étaient visibles.
Ce qui a conduit l’accusée âgée de 37 ans, mère de 7 enfants, à la barre pour son procès. « Je reconnais les faits qui me sont reprochés mais je n’ai pas fait exprès. J’ai beaucoup de remords », regrette KT à la barre.
«En brousse, nous nous sommes battues et en réplique, je lui ai administré un seul coup de bâton au niveau de la tête», a-t-elle dit. Les raisons évoquées par l’accusé : «Elle voulait que je lui donne le fruit du néré que j’avais cueilli, chose que je n’ai pas voulue car, je gardais des rancunes contre elle», a-t-elle avoué.
Et de poursuivre: «Après le coup létal, elle s’est écroulée par terre et je me suis sauvée sans dire mot à personne. On ne se parlait pas depuis environ 2 ans. Elle se moquait de moi parce que je n’avais pas donné naissance à un garçon».
Le procès-verbal est très édifiant : «Elle a sollicité ma largesse pour obtenir les fruits du néré à cause du fait qu’elle ne pouvait pas grimper le fruitier. En réplique, je lui fais rappeler que je garde encore en souvenir ses propos se rapportant à l’absence de garçon parmi mes progénitures ».
À noter qu’elles sont coépouses et chacune d’elle avait 7 enfants. L’accusée n’a jamais eu de garçon, donc n’avait pas de bras valide.
«En brousse, une altercation est survenue et elle a administré 2 coups occasionnant la mort. Elle n’a pipé mot à personne pour permettre de faire venir les secours. Elle est coupable!», a requis le ministère public.
L’avocat de la défense a plaidé sur la légitime défense et l’excuse de provocation.
«La victime a été la première à se saisir d’un bâton en administrant des coups de bâton sur ma cliente. Elle a répliqué, elle s’est maladroitement défendue. Nous regrettons les faits et demandons la clémence à la Cour », a-t-il défendu. La décision de la Cour : 5 ans de réclusion criminelle.
Moussa Sékou Diaby
Source : Tjikan