Les grandes villes du Niger sont confrontées à des pannes d’électricité consécutives au coup d’État de la semaine dernière dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Les pénuries d’électricité sont dues au fait que le Nigeria a coupé l’approvisionnement de son voisin du nord, a déclaré la compagnie d’électricité nigérienne Nigelec.
Le bloc commercial ouest-africain la CEDEAO a imposé des sanctions au Niger à la suite du coup d’État, mais n’a pas précisé si celles-ci incluent l’approvisionnement en électricité.
Les chefs de la défense de la CEDEAO se réunissent au Nigeria pour discuter de la crise nigérienne.
Dimanche, les dirigeants ouest-africains ont donné une semaine à la junte militaire nigérienne pour renoncer au pouvoir ou faire face à une éventuelle intervention militaire.
Les pays européens évacuent actuellement leurs citoyens du Niger.
Les habitants des villes de Niamey, Maradi et Zinder ont du courant pendant environ une heure à la fois avant qu’il ne soit coupé pendant cinq heures.
De telles coupures de courant sont inhabituelles au Niger, qui dispose normalement d’un approvisionnement régulier et fiable.
Mais le pays est fortement dépendant de son voisin le plus riche du sud, le Nigeria, en tant que principal fournisseur d’électricité.
La Transmission Company of Nigeria a refusé de commenter les coupures de courant au Niger. Mais une source anonyme a déclaré à la BBC que l’approvisionnement du Niger avait été coupé mardi suite à une directive présidentielle.
Quelle est la situation au Niger ?
Le président nigérien démocratiquement élu Mohamed Bazoum a été renversé lors d’un coup d’État militaire la semaine dernière par ses propres gardes présidentiels qui montaient la garde devant son palais.
La constitution a été suspendue et le général Abdourahmane Tchiani, chef de la garde présidentielle, a été installé à la tête de l’État.
Le gouvernement militaire vient d’annoncer la réouverture des frontières du Niger avec l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali et le Tchad. Ses frontières avec le Nigeria restent fermées.
Une délégation de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) se réunit mercredi au Niger alors que la médiation se poursuit après le coup d’État. Il est dirigé par l’ancien chef d’État militaire nigérian, le général Abdulsalami Abubakar, qui a supervisé la transition de ce pays du régime militaire à la démocratie en 1999.
Le plus haut dirigeant musulman du Nigeria, le sultan de Sokoto, Muhammadu Sa’adu Abubakar III, ferait également partie de l’équipe. Il exerce également une énorme influence au Niger, dont une partie se trouvait autrefois dans le califat de Sokoto, un royaume puissant avant la domination coloniale.
Les vols d’évacuation ont maintenant commencé à arriver en Europe. Quelque 262 citoyens français ont atterri à Paris tôt mercredi au milieu d’un sentiment anti-français dans le pays.
Le coup d’État a provoqué des manifestations contre l’ancienne puissance coloniale, l’ambassade de France étant attaquée.
La France dit qu’elle n’envisage pas de rapatrier environ 1 000 soldats français qui y sont stationnés dans le cadre des efforts de lutte contre les militants islamistes.
BBC.com