Il est ancien ministre et ancien député après avoir dirigé une grosse vache à lait du président Alpha Oumar Konaré. Déchu par ce dernier parce qu’il a suivi GPP (Grand penseur pansu, pour les intimes) lorsque celui-ci a été éjecté de l’Adema, Lanceni Balla Kéita (Lance, pour les adversaires) veut aujourd’hui sa part du gâteau national.

 

Il veut être nommé directeur général de l’Autorité routière. Or, depuis qu’il a promis aux Maliens de lutter contre la corruption, GPP a arrêté des critères pour la nomination à certains postes. Lance affirme –et s’en est convaincu- qu’il répond aux critères exigés, à savoir être un militant du RPM et un proche d’IBK. Lance qui s’est également convaincu d’être un démocrate et un patriote ne reproche pas au gouvernement d’avoir arrêté des critères que partout au monde on qualifierait de népotistes, mais, tout au contraire, il semble les approuver et veut s’en servir pour sortir de l’anonymat et participer au festin des Tisserands et affidés. Ça tourne presqu’au chantage puisqu’il se répand dans la presse pour tenter désespérément de forcer la main au président. Il a montré un bout de son parcours avec GPP et semble menacer de révéler des frasques. C’est son droit, à chacun sa stratégie de reconquête du pouvoir.

Seulement, Lance se trompe sur deux points. Le premier : être un militant du RPM ne veut pas dire avoir été un militant du RPM. Le second : être un proche d’IBK ne veut pas dire avoir été un proche d’IBK. GPP parle au présent tandis que Lance ressasse le passé. Si les deux hommes ont effectivement cheminé ensemble dans un passé sombre et incertain, en ce présent radieux pour GPP et désespérant pour Lance, ils n’ont plus rien en commun à part le nom de famille. Or, être Kéita, même en IBKratie, ne donne droit à rien automatiquement, il faut d’autres critères.

En 2003, Lance a fait librement son choix en abandonnant ses camarades transfuges sur le quai afin de rejoindre l’Adema qui entendait se vendre à ATT, il ferait mieux d’assumer son choix car, de toute évidence, les Tisserands ont compris qu’il cherche un poste, quitte à repasser la frontière pour redevenir un des leurs parce que la Ruche est en passe d’être désinfectée. Mais, au RPM, on ne veut plus de lui.

Quant au peuple malien, il a d’autres préoccupations que les connaissances œnologiques de GPP.

Cheick TANDINA

source : Pretoire