La Côte d’Ivoire et la France sont sur le point de s’unir dans une alliance nouvelle pour le meilleur et pour le pire.
Alors que la tendance en Afrique penche pour la libération totale du continent de l’occupation occidentale, la Côte d’Ivoire renouvelle ses appuis avec la France qui s’apprête à faire passer de 500 à 900 hommes ses effectifs militaires en Côte d’Ivoire, selon Jeune Afrique.
Côte d’Ivoire, bras séculier de la France en Afrique
La Côte d’Ivoire renoue avec ses largesses d’antan accordées à la France, pays colonisateur, en renforçant davantage la présence militaire sur son territoire. De 500 soldats, l’effectif militaire français en Côte d’Ivoire est passé à 900 hommes. Selon le Ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, la Côte d’Ivoire est l’un de ses réservoirs en cas de crise dans la sous-région ouest africaine. Par conséquent, « Cet été les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) passeront de 500 à 900 hommes et constitueront la Base opérationnelle avancée de la façade Ouest de l’Afrique », a-t-il dit lors d’une visite aux forces françaises dans la capitale ivoirienne.
La France justifie cette augmentation par le fait du terrorisme qu’elle entend efficacement combattre à partir de la Côte d’Ivoire, mais aussi parce que dans les accords de la loi de programmation militaire ivoiro-français, cette mesure était prévue. L’attentat perpétré en mars sur la plage de Grand-Bassam, près d’Abidjan, a hâté la mise en oeuvre de cette mesure. La base d’Abidjan constitue ainsi un des « trois réservoirs de troupes françaises » dans le monde avec celles de Djibouti et des Emirats arabes unis, un des trois « points d’entrée dans ces différentes régions », a-t-il ajouté.
De nouvelles crises à l’horizon?
Il n’est pas exclu de prévoir des lendemains sombres non souhaitables en Afrique chaque fois que l’Occident renforce sa présence militaire par Etats interposés. Dans sa stratégie, ces 900 soldats français devront intervenir dans des opérations extérieures au compte de l’Etat français, comme la force Barkhane au Sahel, ou intervenir sur une nouvelle crise. En effet, de nouvelles crises voilà ce qu’il faut craindre et ne pas appeler de tous ces vœux. Les terroristes qui revendiquaient l’attaque de Grand-Bassam s’étaient déjà offusqués de l’apport ivoirien au Mali au côté de la France. Et, voilà que la Côte d’Ivoire devient contre toute attente l’arrière base militaire en Afrique de l’Ouest (région très agitée aujourd’hui par le terrorisme) de la France. C’est dire que d’éminentes attaques terroristes comme il y en a au Cameroun, au Tchad et au Nigeria risquent d’apparaître aussi sur ce pays de paix et d’hospitalité qu’est la Côte d’Ivoire. De plus ces 900 soldats pourront être envoyés en renfort au Sahel et assureront la logistique de l’opération de Sangaris en Centrafrique grâce aux moyens offerts par le port et l’aéroport international d’Abidjan. Les militaires français forment aussi environ 600 homologues ivoiriens par an. « Après les troubles de 2011, la reconstruction de l’armée ivoirienne est primordiale pour assurer la stabilité et la prospérité du pays », a noté Jean-Yves Le Drian. Plutôt que de parler de stabilité, la France renforce sa domination sur un territoire qui est en train de lui échapper dans une sorte de ruse ultracapitaliste entretenue par des néocolonialistes du XXIème siècle. Sinon, toute l’Afrique attend impatiemment le départ des ex-colons des territoires autrefois colonisés. Départ et non renforcement de garnisons des Occidentaux en Afrique, telle est la philosophie de la libération africaine.
Source: Afrique sur 7