Le président ivoirien Alassane Ouattara doit rencontrer son prédécesseur Laurent Gbagbo au palais présidentiel, mardi 27 juillet. Depuis le retour de l’ancien chef de l’État, le mois dernier, après son acquittement à la CPI, les deux hommes ont juste échangé quelques mots par téléphone.
Paix et réconciliation. Les deux mots n’ont jamais été autant prononcés par les Ivoiriens qui ont connu un nouvel épisode de tensions et de violences lors de la présidentielle d’octobre dernier. Ivoiriens et Ivoiriennes espèrent donc beaucoup de cette première rencontre entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, censée marquer un pas important vers la réconciliation nationale et l’apaisement du climat politique ivoirien.
Avec le retour au pays de Laurent Gbagbo, sa rencontre il y a deux semaines avec son ex-ennemi du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, et son rendez-vous prochain avec le président Alassane Ouattara, les citoyens croient de plus en plus à l’apaisement. « C’est tout un symbole. Si aujourd’hui, ils se rencontrent pour l’amitié, le pardon et la fraternité, c’est pour le bonheur des Ivoiriens. Ce n’est pas pour la guerre, c’est pour s’entendre », dit un homme.
« Pour moi, vu tout ce qui s’est passé dans les années passées, vu la crise, tout cela et puis monsieur Laurent Gbagbo qui est revenu en Côte d’Ivoire, pour moi, ce n’est pas la même chose, c’est du nouveau. Ce pas va annoncer la paix pour notre beau pays », dit, de son côté, une femme.
Mais voilà trente ans que le pays subit les secousses des alliances politiques qui se font et se défont. Nombreux sont les Ivoiriens à mesurer leur enthousiasme : « Déjà, le politique joue avec une chose : diviser pour mieux régner. Hier, ils se battaient. Demain, ils iront main dans la main. Que va-t-il se passer ? On ne sait pas. C’est à nous de prendre conscience de l’état d’esprit qu’il y a autour. Qu’ils arrivent à s’entendre, à faire passer des messages à leurs partisans et que nous, on ne rentre pas dans certaines choses ».
L’espoir d’une paix durable reste fort, même si beaucoup préfèrent désormais juger les actes de leurs dirigeants, plutôt que leurs paroles.