Geneviève Bro Grebe est une femme politique dont la voix compte sur l’échiquier politique ivoirien. Elle s’affirme comme étant aujourd’hui l’une des figures les plus emblématiques du pays. Apres ses années ardentes de militantisme et de responsabilités dans les rangs du premier parti politique de Côte d’Ivoire, le PDCI, elle se réclame aujourd’hui de la société civile avec le Mouvement citoyen pour une nouvelle Côte d’Ivoire (MCNCI). Très proche du Président Laurent Gbagbo qui la nommée ministre des sports et des loisirs au début des années 2000, elle s’est livrée à Confidentiel Afrique qui l’a accrochée en marge d’une tournée de prise de contact avec les ivoiriens établis en Europe. Sans gants. Entretien exclusif.
Confidentiel Afrique : Mme Geneviève Bro Grebe, vous parcourez l’Europe depuis quelques jours à la rencontre des ivoiriens de la diaspora. Après l’Italie, vous étiez dimanche 18 août à Paris, peut-on savoir l’objet de ces rencontres, quels messages avez-vous à l’endroit de vos compatriotes de la diaspora, comment avez-vous été accueillie ?
Genevieve Bro Grebe : Je suis en Europe pour rencontrer mes frères et sœurs ivoiriens de la Diaspora dans le cadre de la réconciliation que prône le Mouvement Citoyen pour une Nouvelle Côte d’Ivoire (MCNCI) que je dirige.
Nous nous sommes assignés la mission de contribuer à la recherche d’une paix durable en Côte d’Ivoire par la promotion de la réconciliation nationale et la mutation des mentalités. C’est ce projet à deux volets que nous proposons aux ivoiriens depuis Octobre 2018. En général, nous sommes (elle et les membres du mouvement collectif) très bien accueillis partout où nous allons. Les Ivoiriens dans leur ensemble, ont soif de paix. Notre message est le suivant: les filles et les fils de la Côte d’Ivoire doivent se parler pour mieux se comprendre et régler les maux qui minent le pays en toute sérénité
Confidentiel Afrique : On sait que vous avez rencontré le Président Laurent Gbagbo à Bruxelles, comment va-t-il ? Pouvez-vous nous dire s’il avait décidé de rentrer à Abidjan dans le cadre de la réconciliation ?
Geneviève Bro: Oui j’ai rencontré le Président Gbagbo avec joie, en tant qu’acquitté. Il est toujours égal à lui-même, joyeux, souriant et très serein par rapport à la suite des événements. Bien sûr, comme tout être humain, il éprouve le désir de rentrer chez lui et surtout jouer sa partition dans le processus de réconciliation nationale. Nous avons parlé du pays et de l’Afrique dans l’ensemble.
CA: Vous passez à Bruxelles après Henri Konan Bedié qui était venu proposer un deal à Laurent Gbagbo, êtes vous venue pour assurer le Service après vente ou désirez-vous, rouler pour vous-même ?
GBG : Je suis allée à Bruxelles pour saluer le Président Gbagbo qui sort de prison, afin de lui manifester mon amitié et le soutenir dans cette injustice dont il fait l’objet. Je me réclame depuis quelques années déjà de la société civile. Ma seule préoccupation aujourd’hui, c’est la réconciliation des filles et des fils de la Côte d’Ivoire dans l’intérêt collectif du peuple ivoirien. Il a bien entendu et compris mon message que je voulais faire passer. Cette réconciliation nous en avons longuement discutée avec le Président Gbagbo.
CA: Avez-vous parlé des prochaines joutes présidentielles qui aiguisent beaucoup d’appétits ?
Devinez. Le plus important chez moi, c’est d’engager des discussions franches, diverses et franches entre les fils et filles de la Côte d’Ivoire pour ramener la paix des cœurs, la cohésion sociale et la concorde civile populaire. C’est seulement cette réconciliation qui m’anime.
Propos recueillis à Paris par
Oussouf Diagola, Grand reporter de Confidentiel Afrique