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Corruption : le Mali en bonne place parmi les pays à mauvaise gouvernance routière dans l’espace UEMOA

En sa qualité de président de l’Office central de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (OCLEI), le Dr. Moumouni Guindo et son staff ont initié quelques activités à l’occasion de la 7ème édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption, célébrée le 11 juillet de chaque année. Avec comme thème « la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, 20 ans après : réalisations et perspectives », le responsable de la structure revient sur les impacts de la corruption et de l’enrichissement illicite au Mali, en Afrique et dans le monde à travers des différentes données.

La journée africaine de lutte contre la corruption a été instituée par l’Union africaine en janvier 2017 pour, d’après le président de l’OCLEI, commémorer la signature de la convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, intervenue le 11 juillet 2003. Elle reste, à cet effet, l’occasion pour les Africains de jeter un regard rétrospectif sur la lutte contre la corruption dans les communautés. Cela, afin de voir ce qui fonctionne et ce qui est à améliorer, lit-on dans le discours prononcé par le Dr. Moumouni Guindo, lors de l’atelier de sensibilisation du personnel des aéroports du Mali et du ministère des Transports et des Infrastructures sur les conséquences socio-économiques de la corruption et de l’enrichissement illicite. Tenu le 13 juillet dernier, ledit atelier a permis au président de l’OCLEI d’annoncer qu’au Mali, « nous relevons des progrès indéniables dans la mise en œuvre de la convention à travers notamment l’adoption de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite ; la création de l’OCLEI ; l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption ; la création de l’agence de recouvrement des avoirs criminels ; ainsi que la constitutionnalisation de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ». Mais, des efforts restent à fournir, selon lui, au niveau de la justice pour le traitement des dossiers issus des rapports des structures de contrôle et des enquêtes de l’OCLEI. Aux yeux de M. Guindo, la corruption est une forme de maladie des Etats. Lesquels ne peuvent aucunement cesser de chercher des solutions efficaces contre le fléau. La corruption, dit-il, a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. Elle compromet le développement socioéconomique, voire, sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit. Sur la base d’une donnée publiée par la Banque africaine de développement (BAD), le président de l’OCLEI souligne que la corruption cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du PIB de l’Afrique. Ce n’est pas tout. L’ONUDC précise que, chaque année, 1000 milliards de dollars sont versés comme pots de vin, tandis que quelque 2600 milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial sont détournés, confiera le président. Selon une étude de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA), poursuit le Dr. Moumouni Guindo, « le Mali est régulièrement classé parmi les pays ayant une mauvaise gouvernance routière dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ». Puis d’indiquer que la lutte pour l’amélioration de la gouvernance de nos infrastructures de transports ne saurait être le problème du seul gouvernement. Chacun a un rôle essentiel à jouer dans la sensibilisation pour le mieux-être des usagers, voire pour une meilleure relation entre les usagers et les agents en charge des transports et des infrastructures. Et de finir par invoquer ceci aux participants de l’atelier de sensibilisation : « Aucune action n’est de trop. Les aéroports et les gares routières sont des portes d’entrée. L’exemplarité, la rigueur et la courtoisie à ces niveaux ont un impact positif sur l’image de notre pays ». « Malheureusement, dit-il, l’inverse aussi est vrai, avec de graves conséquences sur l’image du pays (Mali) connu pour son hospitalité légendaire ».

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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