Les camions de transport de marchandises pourront pénétrer sur le territoire sénégalais avec, au maximum, deux réservoirs de carburant connectés au moteur
Depuis au moins une quinzaine jours, le trafic sur le corridor Bamako-Dakar est fortement perturbé suite à une décision des services sénégalais d’interdire aux camions maliens de pénétrer sur le territoire sénégalais avec des réservoirs de réserve pleins de carburant. Les transporteurs maliens avaient immobilisé leurs camions pour protester contre cette décision qui, estimaient-ils, les lésaient. Pour débloquer la situation, des responsables du Conseil malien des chargeurs (CMC), du Conseil des transporteurs routiers (CMTR), des transitaires, des importateurs et des autres organisations patronales s’étaient rendus à Dakar. En collaboration avec le ministère de l’Equipement et des Transports, une grande rencontre fut organisée dans la capitale sénégalaise. A la suite de cette rencontre, il avait été annoncé que les services sénégalais avaient abrogé la décision contestée. En fait, il n’en était rien et la situation s’était à nouveau bloquée.
C’est pour trouver une solution durable à cette situation qu’une délégation malienne conduite par le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, s’est rendue à Dakar le 25 février. Le communiqué conjoint publié à l’issue de cette rencontre explique que Sada Samaké a été reçu par le ministre sénégalais de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
Le texte annonce qu’au terme des échanges, un certain nombre de mesures ont été prises. Ainsi, les camions de transport de marchandises sur les corridors Dakar-Bamako-Dakar seront tolérés sur le territoire sénégalais avec deux réservoirs au maximum connectés au moteur. Le cas échéant, s’il existe un troisième réservoir sur le camion, il doit être vide de quelque produit que ce soit sur le territoire sénégalais.
Désormais aucun transport en vrac de carburant ne sera toléré. La vente de carburant par des personnes non agréées demeure formellement interdite. Ainsi les forces de sécurité et de défense des deux pays veilleront rigoureusement à l’application des mesures arrêtées et lutteront efficacement contre toutes formes de trafic.
A titre exceptionnel, les parties ont convenu de prendre des mesures de fluidité aux frontières communes avant l’application rigoureuse des dispositions prises à partir du lundi 3 mars 2014, précise le communiqué. « Les deux parties se sont félicitées de l’atmosphère empreinte d’amitié et de fraternité et décident de mettre en place un cadre permanent de concertation au niveau ministériel pour gérer les problèmes découlant des questions sécuritaires », conclut le communiqué.
Que pensent les transporteurs de ces nouvelles mesures ? Pour le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, rien n’a changé. « C’est une décision souveraine des autorités sénégalaises. Nous ne pouvons rien changer. Dans tous les cas, les ports sont nombreux dans la sous-région. Chacun est donc libre de choisir le corridor qu’il veut », souligne le patron des transporteurs, avec une pointe de déception.
A. TOURE