Engluée dans un étrange scandale politico-financier, accusée de complicité dans une affaire de corruption, confrontée à des demandes de démission au sein de son propre parti et à des manifestations massives, Park Geun-hye fait face à une crise de légitimité majeure. La présidente sud-coréenne a déclaré dans une allocution télévisée remettre son destin politique dans les mains du Parlement. Mais son discours soulève plus de questions qu’il n’en résout.

Avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias

Park Geun-hye a donné un discours télévisé très ambigu. Après avoir présenté de nouvelles excuses, la présidente sud-coréenne a déclaré qu’elle allait laisser le Parlement décider de quand et de comment elle devait abandonner le pouvoir.

Le problème, c’est que les députés sud-coréens sont déjà sur le point de lancer une procédure de destitution. Une procédure très longue, qui pourrait prendre six mois. Park Geun-hye n’a pas précisé si elle allait démissionner dès que sa destitution serait votée, ou si elle demandait au Parlement de proposer une autre sortie de crise, ce qui risque de provoquer une lutte entre les différents partis.

Une déclaration pour sauver la face ?
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Cette déclaration pourrait donc avoir pour but de sauver la face ou, plus cyniquement, de laisser les partis se déchirer sur la marche à suivre. Le premier parti d’opposition, le Parti démocratique, parle déjà de « manœuvre » destinée à éviter sa destitution. Le porte-parole du groupe parlementaire du parti présidentiel a lui appelé à reconsidérer ce vote de destitution.

De leurs côtés, les organisateurs de la prochaine manifestation prévue samedi pour exiger la démission de Park Geun-hye ont annoncé qu’ils maintenaient l’évènement.

Source: RFI