Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a procédé lundi à Abidjan à l’ouverture du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
Ce Sommet se tient dans le cadre de la 15ème Conférence des Parties sur la désertification et la sécheresse (Cop15). Du 09 au 20 mai 2022, quelque 5 000 participants venant de 196 pays tableront sur la lutte contre la désertification et la sécheresse.
“La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles, menaçant ainsi l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent directement de l’agriculture” à travers la planète, a indiqué M. Alassane Ouattara.
La désertification et la sécheresse, ajoutera-t-il, causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année, soit près de 23 ha par minute. Quant à la dégradation des terres, elle, affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde.
“Nos peuples fondent beaucoup d’espoirs sur nous, nous n’avons pas le droit de les décevoir, agissons vite et agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres”, a déclaré le président ivoirien.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le désert progresse de 5 kilomètres chaque année dans les zones semi-arides de l’Afrique de l’Ouest du fait des changements climatiques.
M. Ouattara a salué le leadership du président du Nigéria, M. Muhammadu Buhari, à la tête du projet de la muraille verte, dont l’objectif est de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées en Afrique sur une bande de 8 000 Km au Sud du Sahara.
La COP 15 se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement les politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse; ainsi que les économies de la planète, impactées par la crise sanitaire de Covid-19 et la guerre Russie-Ukraine.
L’impact des phénomènes climatiques, en Côte d’Ivoire, se pose avec acuité. La désertification et la sécheresse, selon M. Ouattara, touchent 60% du territoire national et 90% de sa partie septentrionale, bouleversant les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie.
Ces fléaux, dans le monde, menacent la sécurité alimentaire, énergétique, sanitaire et à long terme la paix. Car, la désertification et la sécheresse sont source de migration et de conflits internes communautaires, en raison de la diminution des ressources naturelles.
Pour le chef de l’Etat ivoirien, il est essentiel, dans ces conditions d’adopter des politiques qui soutiennent la résilience des populations, notamment les plus vulnérables; et d’accélérer la mise en œuvre des décisions majeures de l’Accord de Paris sur le climat.
“Je voudrais réitérer mon appel aux pays développés à réduire davantage leur émission de gaz à effet de serre et à tenir l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement à réussir leur adaptation au changement climatique et leur transition énergétique”, a-t-il lancé.
Dans ce contexte, il a félicité le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité en vue d’aider les pays vulnérables à faire face aux défis structurels qui présentent des risques macroéconomiques.
Sur cette base, M. Alassane Ouattara a invité les pays donateurs, dans un élan de solidarité internationale à contribuer financièrement à ce fonds fiduciaire du FMI ainsi qu’au fonds vert climat du FMI et le Fonds pour l’environnement mondial.
Les résolutions de la COP-15 aboutiront à l'”Initiative d’Abidjan”. Ensuite, l’Etat de Côte d’Ivoire, pays hôte de cet événement, assurera la présidence de la COP pour deux ans afin d’éveiller la conscience de la planète sur les menaces de ces fléaux.
L’Initiative d’Abidjan devrait permettre de préserver et de restaurer les écosystèmes terrestres, d’exploiter et gérer de façon durable les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
Après la COP 14 qui s’est tenue du 2 au 13 septembre 2019 à New Delhi, en Inde, la Côte d’Ivoire abrite la COP 15. Le pays abrite pour la première fois de son histoire l’une des plus grandes conférences des Nations Unies sur l’environnement et le développement durable.
La 15e conférence de Parties est une opportunité pour la Côte d’Ivoire et pour l’ensemble des pays de la Convention des Nations de lutter contre la désertification et la sécheresse, et de sensibiliser aux solutions et à la nécessité de réhabiliter les terres dégradées.
Des mesures urgentes devraient être mises en place, à l’issue des travaux, afin de reboiser les forêts, de développer de bonnes pratiques agricoles, de prévenir l’érosion des sols, de gérer les ressources en eau, d’améliorer la gestion des pâturages, des forêts et du bétail.
AP/ls/APA