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Coopération Mali-Maroc : Faut-il maintenir une gestion marocaine de Malitel ?

La visite ratée du roi Mohamed VI au Mali ressemble à un manque de respect du souverain marocain à l’Etat malien, et pas seulement au président IBk qui a dû être vexé par tous ces caprices dignes d’une autre époque. C’est à présent clair, le roi a annulé sa visite à la dernière minute en raison d’événements mineurs liés au grand voisin algérien. Le ministre de l’Energie venait de conclure des conventions avec le partenaire algérien.

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Et « pire » (pour les Marocains), la visite du roi devait coïncider avec la réception de partenaires de trop, à savoir des Algériens, par le secrétaire général de la présidence, Soumeylou Boubèye Maïga, supposé proche du grand voisin algérien. Cela faisait beaucoup de monde aux yeux du roi, qui a préféré annulé sa visite. Ce faisant, le roi marocain fait montre d’une sorte de condescendance vis-à-vis de l’Etat malien qui peut et doit se targuer aussi de sa souveraineté.

Avant cet incident, on savait déjà les deux pays en froid, même s’il n’y a eu aucune déclaration officielle à ce sujet. En témoignent la série de visites que le roi chérifien a effectuées dans presque tous les pays de la sous-région, hormis au Mali. D’aucuns ont supposé que ce froid dans les relations, a pu être provoqué par la dégradation supposée des relations à une certaine époque, entre IBK et le chérif de Nioro, dont on disait, à tort ou à raison, qu’il n’aurait pas apprécié le sort réservé au président éphémère putschiste, Amadou Aya, ainsi qu’à celui réservé à un protégé, relevé de ses postes, avant d’obtenir un peu plus tard une promotion plus importante.

Aujourd’hui, la multiplication des coups de froid entre les deux pays doit interroger sur la nécessité de maintenir un partenariat privilégié avec le Maroc. En plus de l’entreprise Ozone, ce pays gère allègrement l’un des fleurons de l’économie malienne, en l’occurrence Malitel. Aussi, si la collaboration entre les deux Etats devait se soumettre aux seules humeurs d’une partie, il serait temps que le Mali revendique davantage sa souveraineté et fasse son choix.

Le Maroc a beau être un partenaire stratégique important pour le Mali, celui-ci ne saurait mettre en péril ses relations avec d’autres pays, qui plus est, un puissant voisin que les Maliens sont contraints d’accepter, qu’ils le veuillent ou non, tout simplement au nom de la realpolitik. D’ailleurs un partenariat entre le Mali et le Maroc ne pourrait profiter réellement qu’au Maroc. Qui a les moyens d’investir, pendant que le Mali ne fait que consommer et donc de contribuer à alimenter le trésor marocain.

Nous vivons dans un monde multipolaire qui fait que malgré l’hostilité entre l’Occident et la Russie, leurs dirigeants continuent à se rencontrer pour débattre de questions essentielles. Entre le Mali et l’Algérie qui n’ont pas choisi d’être voisins, c’est une question de sécurité et donc de survie. Et cela ne doit pas être négociable. Les Maliens ne sont certainement pas satisfaits de la qualité des rapports avec l’Algérie, notamment sur la crise du Nord, mais ils ne peuvent aucunement ignorer ce pays, ils n’en ont pas les moyens, et donc pas le choix.

Il est fort possible aussi que l’Algérie ait cherché à saboter cette visite en réponse à la réaction du Maroc suite à l’expulsion de Maliens d’Algérie. La Maroc avait offert son aide au Mali, et l’Algérie avait vu en cela une récupération diplomatique. En somme, le Mali devient une sorte d’enjeu diplomatique, l’objet d’une compétition à distance entre deux frères ennemis.

Sorry Haïdara

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