Le président de l’exécutif de la région de Kidal est désormais l’ancien lieutenant-colonel et déserteur de l’armée malienne Hassan Ag Fagaga, non moins partisan d’Iyad Ag Ghaly. Il symbolise tout ce qui est rupture avec le Mali, et cela a été bien démontré lors de son investiture à Kidal, où d’autres drapeaux concurrençaient le fanion national.
Les dirigeants de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad(CMA) auraient pu au moins essayer de montrer leur bonne foi. Ils auraient pu remercier Bamako pour toutes les concessions consenties ; car ce poste aurait pu être confié à une autre personne n’ayant pas les mêmes antécédents que Fagaga. Ils auraient pu épargner à nos autorités maliennes, tous ces mécontentements des populations à cause de la promotion faite à cet ancien lieutenant-colonel véreux de notre armée.
Au contraire ils ont enfoncé le clou, le drapeau malien n’a pas flotté sur les bâtiments administratifs, des slogans indépendantistes s’entendaient partout à Kidal avec fière allure et les drapeaux de l’Azawad se montraient avec triomphalisme dans la capitale des Ifoghas jusque sur la table du présidium dans la salle de l’installation.
Ce que nous ne comprenons pas dans cette histoire, c’est la détermination du gouvernement malien à installer les autorités intérimaires. Elles ont été installées de gré et de force à l’issue du mécontentement de la population, à Gao et à Ménaka. A Tombouctou, le Conseil pour la justice dans l’Azawad(CJA) a pris les armes contre l’installation des autorités intérimaires.
Cette disposition de l’accord, à cause des obstacles à pris du retard, maintenant que la date des élections régionales est connue, elles sont prévues pour le mois de Juillet, les installer vaille que vaille, juste pour une année n’apportera rien de bon et ne réglera rien d’urgent. A moins qu’il soit prévu, que ces chefs se présenteront aux élections à venir et qu’ils les gagneront. Cela aussi est une autre histoire et signifiera une autre chose.
Nos gouvernants sont pressés, ils veulent aller vite, juste pour qu’on dise qu’ils l’ont fait. Nous ne devons pas le faire juste parce que nous sommes fatigués et harcelés, il s’agit de l’avenir de notre pays, de nos enfants, de notre héritage commun. Les conséquences peuvent être désastreuses pour le Mali.
Nous devons agir pour trouver une solution réelle et durable en concertation avec tous les enfants du pays, sans aucune distinction. Cela ne se fait ni dans la précipitation, ni dans la crainte, ni en ayant une épée de Damoclès sur les têtes. Ces solutions prennent du temps, demandent des énergies et même des sacrifices ultimes.
En tout cas, de l’avis général, l’installation du criminel de guerre Hassan Ag FAGAGA à la Présidence de l’Exécutif régional de Kidal symbolise la rupture avec le Mali.
Aliou TOURE