Un autre ouf de soulagement, après la CEDEAO et l’UEMOA, le 11 juillet dernier, le Mali rétablit ses liens de coopération avec la Banque mondiale. C’est à travers une correspondance en date du lundi 18 juillet 2022 du vice-président de la Banque mondiale que le ministre de l’Économie et des Finances Alfousseni Sanou a été informé de la décision de levée de la suspension des décaissements relatifs aux projets et aux programmes financés par l’institution financière au Mali.
La lettre dit textuellement : « […] Nous avons le plaisir de vous informer que la Banque mondiale a reçu tous les paiements en retard mentionnés dans l’avis de suspension et tous les autres paiements dus par le Pays membre et l’Emprunteur et échus depuis la Date de suspension mentionnée dans ledit avis. Le Pays membre et l’Emprunteur sont donc à jour de tous les paiements qu’ils doivent à la Banque au titre des prêts suspendus. Par conséquent, la suspension des retraits au titre des Prêts suspendus a été levée à compter du 18 juillet 2022 ».
Le Mali renoue avec le cercle vertueux des bons payeurs réintègre les bonnes grâces de l’Institution financière de Bretton Woods, après trois mois d’insolvabilité de la Transition due à l’embargo financier imposé par la CEDEAO dont les conséquences ont conduit à la mesure prise par la Banque mondiale contre le nôtre. Le Gouvernement avait expliqué à l’époque en toute transparence que la suspension des décaissements au profit de notre pays qui a été prise en avril 2022 était due à l’impossibilité du Mali d’entrer en possession de ses fonds qui étaient gelés par les sanctions financières et économiques de la CEDEAO empêché ainsi notre pays de solder ses comptes avec ses créanciers. En clair, lesdites sanctions avaient notamment empêché le gouvernement du Mali d’honorer ses engagements envers la Banque Mondiale aussi au titre du service de la dette publique extérieure.
Ne faudrait-il pas restituer à César ce qui est à César ? À plusieurs occasions, le ministre de l’Économie et des Finances n’avait cessé de rappeler que la situation n’était pas due à une difficulté de ressources financières. Il expliquait la situation par l’embargo financier de la CEDEAO.
La Banque mondiale qui avait décidé de suspendre ses décaissements au Mali informe le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, aux coordinateurs des projets et programmes financés par l’institution par un courrier. Motif, l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique pendant plus de 45 jours.
Dans sa correspondance en date du 14 avril 2022, l’argentier demande aux destinataires de « prendre les dispositions nécessaires pour informer les entreprises et autres prestataires, titulaires de marchés dans le cadre de la mise en œuvre » de ces « projets et programmes ».
Alfousseni Sanou a d’abord rappelé qu’« à l’issue des sommets extraordinaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenus le 9 janvier 2022 à Accra au Ghana, les deux institutions sous régionales ont pris des sanctions économiques et financières à l’encontre du Mali dont le gel des avoirs de l’État dans les banques centrales des pays de la CEDEAO ».
« Ainsi, tous les transferts de flux financiers et monétaires ont été suspendus par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en application de ces mesures. (Donc) lesdites sanctions économiques et financières ont, notamment empêché le gouvernement du Mali d’honorer ses engagements au titre du service de la dette publique extérieure… (Ainsi) conformément à ses procédures, la Banque mondiale a décidé de suspendre ses décaissements en faveur des Projets et Programmes qu’elle finance au Mali en raison de l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours ».
Selon certains experts, la Banque Mondiale finance actuellement 19 projets nationaux et 10 projets régionaux au Mali pour un montant total d’un peu plus de 1,8 milliard de dollars (dons et prêts inclus) au Mali, soit plus de 1 093.500. 000 000 en FCFA. Pour ces derniers, ce montant représente, à peu près, la moitié du budget national de notre pays. Ces projets soutiennent le développement dans des secteurs tels que l’énergie, la reconstruction et le redressement économique, l’eau et l’assainissement, l’autonomisation des femmes, le dividende démographique, l’éducation et la santé.
PAR SIKOU BAH
Source: Info-Matin