Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, le Français Jean-Pierre Lacroix, se rendra du 24 au 28 juillet au Mali, a annoncé vendredi l’Organisation alors que les relations avec la junte se sont très fortement dégradées ces dernières semaines.
Au cours de sa visite, ce responsable discutera avec les autorités maliennes de la prolongation d’un an du mandat de la mission de paix Minusma récemment décidé par le Conseil de sécurité, a précisé lors du point-presse quotidien de l’ONU son porte-parole adjoint, Farhan Haq. La dégradation des relations entre l’ONU et le Mali a encore été illustrée il y a quelques jours par l’expulsion du porte-parole de la Minusma, le Français Olivier Salgado, annoncée par Bamako. Les autorités maliennes reprochent à M. Salgado d’avoir posté sur le réseau social Twitter des “informations inacceptables” au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet. L’expulsion de M. Salgado vient s’ajouter à d’autres accrocs diplomatiques entre le Mali et l’ONU, qui compte 12.261 soldats et 1.1718 policiers dans le pays depuis 2013. Le 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de toutes les rotations militaires et policières de la Minusma, arguant de la nécessité de tenir une “réunion” entre les deux parties pour “faciliter la coordination et la règlementation” desdites rotations. Aucune date n’a été avancée pour cette réunion. L’Egypte avait le lendemain annoncé suspendre la participation de ses quelque 1.035 soldats à la Minusma à compter d’août. Le renouvellement du mandat de la Minusma s’est accompagné d’une “opposition ferme” du Mali à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations liées aux droits humains. Bamako veut imposer un feu vert préalable à de telles enquêtes, ce qui est incompatible avec le mandat de la mission qui sous-entend une liberté totale de mouvement. Cette entrave dans la liberté de mouvement officialisée fin juin remonte dans les faits à janvier, d’après des diplomates, période qui a coïncidé avec le déploiement au Mali de paramilitaires de la société privée russe Wagner.
AFP