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Contribution : Le Mali face au péril jihadiste : sauvons notre avenir

La multiplication et la recrudescence des attaques jihadistes, après la signature de l’accord de paix le 20 juin passé à Bamako, montre au grand jour les vrais acteurs de la déstabilisation de notre cher Maliba

 

En effet, cet accord qui se voulait global et définitif n’est-il pas passé à côté de la plaquette en ignorant les véritables maîtres du cauchemar malien comme le démontre l’article de Malijet du 11 Août 2015                  » stabilisation du Mali : Iyad Ag Ghaly, le vrai boss « , (NDLR). En tous les cas une remarque pertinente s’impose : l’insécurité va  crescendo à contrario !

De surcroît, on assiste,indéniablement, à un déplacement de l’épicentre du foyer jihadiste, qui était jadis le Nord-Mali,vers progressivement le Centre-Mali et le Sud-Mali.Le feu allumé au Nord est train de gagner petit à petit le reste du pays. Les récentes attaques terroristes de Baguinéda, de Sogoniko et de la Terasse dans le District de Bamako, de Misseni dans le cercle de Kadiola, de Fakola dans le cercle de Kolondiéba, de Sévaré dans la Région de Mopti corroborent bien cette nouvelle stratégie de terreur des groupes terroristes jihadistes d’AQMI, d’Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghaly,de MUJAO, d’Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, et  que sais-je encore de cette nébuleuse…

Face ce péril jihadiste, comment peut-on sauver notre avenir pour éviter l’enlisement de notre nation dans le bourbier jihado-terroriste. En effet, en faisant une analyse approfondie de la situation des extrémistes jihadistes, on constate que ces mouvements ne sont pas spontanés. Au contraire, ces mouvements ont pris corps il ya une dizaine d’année. C’est le fruit d’un long travail d’endoctrinement de fond à la base de la pyramide de notre société et qui-plus-est, ce que nous voyons aujourd’hui n’est que la partie émergée de l’iceberg, l’autre partie cachée étant profondément enracinée dans notre société. Le mal est réel, c’est l’existence même de notre nation qui est menacée face à ce péril jihadiste dont le champ d’action s’élargi méthodiquement et intelligemment.

L’extrémisme religieux à tendance jihadiste ou islamo-fasciste gagne du terrain de jour en jour dans notre pays. Il est maintenant dans nos maisons, dans nos mosquées, dans nos villes, dans nos villages, et partout au Mali.

Et, tout cela en si peu de temps. Nos autorités doivent mesurer toute l’ampleur du phénomène et prendre en conséquence les mesures et réformes urgentes pour stopper la progression de la  » propension jihadiste  » de nos jeunes gens désœuvrés par le chômage grandissant et l’exacerbation de la pauvreté dans notre société. Face à un horizon noir sans perspectives de réussites, il est très facile de basculer dans l’extrémisme religieux ou d’être récupérer par les extrémistes jihadistes qui utilisent intelligemment l’islam comme vitrine tandis que prolifèrent en toile de fond des activités de trafics en tout genre (commerces de drogue, d’armes, de cigarettes, etc.).

Cette nouvelle menace que le malien lambda voyait à la télé de loin et s’en moquait, est belle et bien aujourd’hui à nos portes. Le cancer-jihadiste s’est déjà installé, il est même en phase de métastase.Que faire autorités et citoyens ?

Bien que la sécurité soit un axe prioritaire de la politique générale du Premier Ministre Modibo KEITA, il urge de faire, sans délai, les états généraux du péril jihadiste au Mali afin de faire une matrice de classification des propensions jihadistes, sortir les principaux groupes et les différentes zones à risque. Ce travail de fond devrait aboutir des propositions de réformes sécuritaires et aussi religieuses quant à l’installation de certaines mosquées ou l’autorisation de prêches dans les radios locales. Le mal doit être circoncis à la racine. Les récentes bourses de formation de 500 imams aux rites et préceptes de l’islam sunnite malikite dans le Royaume Chérifien au Maroc est une initiative salutaire de notre Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA.Qu’à cela ne tienne, un gros effort doit, impérativement, être consenti depuis la base de la pyramide c’est-à-dire dans nos écoles coraniques car le mal doit être déraciné à ce niveau pour sauver l’avenir et l’existence de notre Maliba face au chaos jihadiste. C’est une politique transversale (sécurité, religion, éducation, etc.) de longue haleine qui doit prendre corps dès maintenant.Les nouvelles bourses doivent s’orienter vers les pays qui prônent un islam sunnite tolérant. Aussi, les leaders religieux doivent davantage s’impliquer dans la formation, la sensibilisation et l’information de la population.

Parallèlement, nos forces de défense et de sécurité doivent être davantage renforcées en termes de formations ciblées sur la question, de renseignements, de partage de renseignements et d’information avec les pays riverains et les pays étrangers. En effet, cette guerre asymétrique et nouvelle aux yeux de nos forces armées oblige nos autorités de se doter de services de renseignements efficaces pour prévenir et déjouer les éventuelles attaques terroristes partout sur le territoire national. Le prix du ticket de la paix s’est subitement envolé en prenant l’escalator.

Enfin, quant à nous citoyens, vigilance, vigilance, et encore vigilance, cette nouvelle donne nous oblige à changer notrefaçon de vivre. Pour ce faire, nous devons informer, avec discernement et sans amalgame, les autorités à tout moment des menaces latentes, des comportements suspectsde nos frères ayants une forte propension jihadiste. A ce titre, en hommage à Thomas SANKARA, notre slogan quotidien doit être  » la Patrie ou la mort, ensemble nous vaincrons « .Aidons-nous, le ciel nous aidera.

Tidiani SIDIBE

 Source: L’Indépendant
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