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Contre les agents véreux: le temps du bâton après la carotte

A défaut de mesures administratives sévères contre les contrevenants aux dispositions de la loi, les agents de l’administration useront toujours de leur pouvoir pour imposer impunément des montants induis aux usagers. Le ministre Abdoulaye MAIGA a, certes, appelé au respect des textes réglementaires dans sa lettre, mais cette injonction n’aura de poids qu’au gré du suivi qu’il en fera avec rigueur. Même s’il faut sanctionner les contrevenants, car après les multiples campagnes de sensibilisation, il est temps pour l’Etat d’assumer sa responsabilité d’agir désormais avec le bâton.

A peine que les différents concours de recrutement sont lancés dans les corps de l’armée de notre pays, aussitôt on a assisté aux surenchères et spéculations sur les frais de certains documents d’État civil. Une lenteur artificielle est provoquée en vue de pousser des candidats à débourser plus d’argent. Parce que pour les agents pernicieux, c’est le moment de se souiller avec l’argent de la corruption et de la surenchère, etc. alors que notre pays a fait le serment d’un nouveau départ basé sur une gouvernance vertueuse.
Dans le Mali Kura, les autorités promettent la lutte contre des pratiques non conformes. Et ce qui se passe dans nos administrations publiques et des collectivités est alertant où l’usager est contraint de payer plus pour avoir ce dont il a droit. C’est ahurissant.
Si le phénomène devient une pratique connue de tous, les indignations et les colères exprimées sur les réseaux sociaux, ces derniers temps, en lien avec les arnaques dans les mairies, préfectures, ont poussé le ministre de l’administration territoire, Abdoulaye MAIGA, à réagir. Dans une lettre, le ministre MAIGA a appelé les agents de l’État au respect strict de la législation et de la réglementation en matière de délivrance des documents administratifs.
Certes, il est important pour le ministre Abdoulaye MAIGA de faire des mises en garde contre des pratiques qui jurent avec la loi dans notre pays où l’administration doit faire sa mue pour lutter la corruption, le laisser-aller, le favoritisme demeurant encore l’une des lacunes de la gouvernance au Mali.
Cependant, le ministre doit aller au-delà d’une simple lettre en vue d’exiger le respect des textes de la république aux agents après des années de campagne de communication et de sensibilisation sans véritablement de succès.
A cet effet, l’Etat doit assumer sa responsabilité en agissant avec fermeté, en application des mesures disciplinaires contre les agents véreux qui ne sont guidés que par leur seul intérêt et l’appétit de gain facile.
Car, l’approche de la carotte a montré ses limites comme stratégie pour convaincre des agents à se repentir de cette pratique qui jette le discrédit sur notre administration.
En effet, l’on se rappelle des responsables de la police nationale, quelques années plutôt, qui ont annoncé que la délivrance du certificat de résidence est gratuite, tout en appelant leur agent au respect de cette mesure.
A ce jour, dans une transparence très déconcertante, la police continuent de réclamer 1000 F CFA aux usagers dans certains commissariats du District. A notre connaissance, aucune mesure n’a été prise contre ces personnels pour avoir pris indûment de l’argent à des citoyens pour un service gratuit.
L’Etat, en plus d’avoir affiché sa volonté politique de changer les choses, doit avoir le courage de s’assumer en sanctionnant les fautifs. Sans des sanctions, après la sensibilisation, impossible d’espérer sur un impact positif des décisions prises sur le fonctionnement de notre administration.
A l’image des autres initiatives, la lettre du ministre Abdoulaye MAIGA risque de connaître la même indifférence auprès de ses subordonnés.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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