L’Association des ressortissants de la commune urbaine de Gao, était devant la presse samedi dernier (15 juin 2019) pour apporter son soutien à la société civile et à la jeunesse de la région dans le dossier relatif aux recrutements en cours dans les forces de défense et de sécurité.
«Nous sommes venus apporter notre soutien à nos frères de Gao face à la situation d’injustice et de frustration dans le cadre du recrutement des 28 candidats retenus pour la protection civile au titre de l’année 2018 dans le quota de Gao» ! C’est sur ce ton d’indignation que Dr Hamidou Issoufi, le principal orateur, a introduit le point de presse du samedi 15 juin 2019.
Il a tenu à rappeler que cette démarche fait suite à la marche du lundi 10 juin 2019 à Gao par les populations à travers la société civile et la jeunesse de Gao. «En dépit de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, les régions du nord (singulièrement celle de Gao) ont été fortement marginalisées dans les recrutements directs de forces de défense et de sécurité», a-t-il déploré.
Les ressortissants et cadres de la commune urbaine de Gao ont dénoncé avec véhémence «l’opacité sur les quotas affectés pour le compte de Gao dans le cadre du recrutement dans les forces de Défense et de Sécurité». Et le conférencier de poursuivre, «nous voulons de l’équité dans les critères…Nous ne sommes ni racistes, ni régionalistes…Tous les Maliens, qu’ils soient Coulibaly, Traoré, Diarra…, s’ils répondent aux critères de Gao, nous nous battrons qu’ils soient mis dans leurs droits».
Malheureusement, s’est indigné Dr Hamidou Issoufi, «après investigation et recoupement de toutes les informations, dont celles fournies par l’administration, nous avons constaté, avec regret, que ledit recrutement s’est opéré en violation de toutes procédures». Ainsi, sur les vingt-huit candidats retenus pour la protection civile au titre de l’année 2018, dans le quota de Gao, 6 seulement sont de la région.
Les ressortissants et cadres de Gao à Bamako déplorent également le fait que «ledit recrutement n’a fait l’objet d’aucun communiqué ni de concertation en violation de l’engagement pris par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile le mercredi 13 novembre 2018 à Gao».
Les Ressortissants de la Commune urbaine de Gao et cadres de la région ont réitéré leur soutien total à la société civile de Gao et à sa jeunesse. Ils ont également exigé la restitution du quota réel de Gao et la suspension, sans délai, du recrutement en cours de la Police et de la Garde Nationale en attendant que la situation soit totalement élucidée à tous les niveaux. La mise en place d’un système équitable, transparent et consensuel de recrutement dans les corps en uniforme de l’Etat a été également évoquée lors de ce point de presse.
Face aux médias, les organisateurs ont également lancé un appel au calme et à la retenue et éviter l’amalgame au niveau des patronymes (noms de famille). «Nous informons l’opinion nationale et internationale que la non satisfaction de ces points de revendication, qui sont pour nous légitimes, engendreront d’autres actions de notre part en synergie avec la Société Civile et la Jeunesse de Gao», a conclu Dr Hamidou Issoufi au nom de l’Association des ressortissants et cadres de Gao.
Il faut rappeler que le gouverneur de Gao a promis aux jeunes une commission de supervision des recrutements. Et cela après la marche pacifique de la société civile contre le recrutement de 28 jeunes dans la protection civile au nom de la région le 10 juin 2019. Le chef de l’exécutif régional a organisé un point de presse pour calmer la situation. Selon lui, des dispositions seront prises pour mettre en place une commission de supervision sur le processus de recrutement de tous les concours qui se feront à Gao.
A noter que, au début du point de presse du samedi dernier, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes de Sobane Da. Cette rencontre avec la presse a enregistré la présence de plusieurs de plusieurs cadres et personnalités de la région et de l’association dont, entre autres, Mme Alwata Ichata Sahi (ancienne ministre) et des députés Ibrahim Dicko et Mohamed Guindo dit Vieux.
Oumar Alpha
Source : LE MATIN