Dans un communiqué dont nous avons reçu une copie, le cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) demande le renouvellement du mandat MINUSMA.
Il affirme également qu’ aucun vote ne s’est déroulé le 11 ni le 18 juin, à l’exception des chefs lieux des régions et des cercles de la région de Gao, de Tombouctou et Ménaka ville où les urnes ont été bourrées sans retenue.
Ci-dessous le Communiqué du CSP-PSD/ relatif à la tenue du referendum du 18 juin et la demande des autorités maliennes du retrait de la Minusma.
Les Mouvements Signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, en l’occurrence la CMA, la Plateforme des Mouvements du 14 Juin 2014 d’Alger et une partie des mouvements de l’inclusivité,tous regroupés au sein du CSP-PSD, dans leur communiqué N°03/BE/CSP-PSD/ du 5 Juin 2023, suite à leur réunion avec la médiation internationale sur la question du référendum du 18 juin en particulier et le processus de paix en général, avaient soulevé un certain nombre des préoccupations auxquelles des pistes de solutions avaient été proposées.
Ainsi, le CSP-PSD, de bonne foi estime avoir fait toutes les concessions pertinentes en demandant un compromis entre les parties signataires avant la tenue du référendum du 18 juin. Malheureusement son appel pour un dénouement heureux n’a jamais été entendu.
Sur ce, le CSP-PSD informe l’opinion nationale et internationale que dans les zones qu’il contrôle, particulièrement la région de Kidal et la quasi-totalité des localités (communes et cercles) des régions de l’Azawad /Nord Mali, aucun vote ne s’est déroulé le 11 ni le 18 juin, à l’exception de chef lieux des régions et des cercles de la région de Gao, de Tombouctou et Ménaka ville où les urnes ont été bourrées sans retenue.
Vu les irrégularités qui ont entaché tout le processus de cette constitution qui n’est ni inclusive ni consensuelle, le CSP-PSD ne saurait reconnaître ce texte.
Considérant que bien avant la rédaction du projet de la constitution, lors de la Réunion de Niveau Décisionnel, tenue du 3 au 5 Août 2022 à Bamako, le CSP-PSD avait rappelé à la partie gouvernementale sa charge conformément à l’Article 3 – Chapitre 1 – Titre I de l’Accord qui consiste à prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’aplanir tous différends pour que la future constitution prenne en charge les dispositions essentielles de l’Accord pour la Paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Par ailleurs, le CSP-PSD est consterné par la demande des autorités Maliennes lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU concernant le retrait sans délai de la MINUSMA et met en garde contre les conséquences directes sur les populations déjà fragilisées par le terrorisme et le sous-développement.
Faut-il rappeler que la MINUSMA en plus de sa mission multidimensionnelle est la cheville ouvrière des parties garantes de la mise en œuvre et du suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger. Elle assure notamment à travers la Présidence du CTS et de ses démembrements EMOV, organes actifs du dispositif, tous les arrangements sécuritaires pour la stabilité.
L’une de ses missions initiales est l’appui multiforme au processus de paix.
Le CSP-PSD est convaincu que le retrait de la MINUSMA sera un coup fatal porté délibérément contre l’Accord pour la paix dont la mise en œuvre est poussive depuis sa signature et dont le gouvernement Malien porte l’entière responsabilité.
En conséquence, le départ de la MINUSMA sans autre alternative crédible constituerait une menace pour la sécurité au Mali et toute la région.
Conscient de cet état sans équivoque de faits, le CSP-PSD demande le renouvellement de son mandat.
Kidal, le 21 juin 2023
Pour le CSP-PSD
Le Porte-parole
Mohamed Elmaouloud RAMADANE