La Plateforme « An tè a bana, touche pas à ma constitution », hier jeudi à la Pyramide de souvenir, a tenu une assemblée générale d’information couplée à une conférence de presse.
L’objectif de ladite rencontre était d’informer les militants de la décision du directoire de la plateforme de donner un ultimatum jusqu’au 15 août au président IBK pour qu’il retirer son texte de révision de la constitution. En même, il s’agissait d’informer les militants du message de la présidence de la république, à travers son Secrétaire général, exprimant son vœu de recevoir les responsables de la Plateforme dès le début de la semaine prochaine.
La rencontre était animée, notamment par le vice-président de la Plateforme, Amadou THIAM, en présence de Kadidia FOFANA et de Bréhima FOMBA. C’était en présence d’autres membres influents de ce regroupement anti-révision constitutionnelle, dont Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath, Tièbilé DRAME, Djiguiba KEITA dit PPR, l’artiste chanteur Master Soumy, etc.
D’entrée de jeu, le vice-président Amadou THIAM a rappelé que le directoire de la Plateforme « An tè a bana, touche pas à ma constitution » s’était réuni le 7 août dernier. À l’issue de cette réunion, a fait savoir fait M. THIAM, la direction a décidé de donner un ultimatum au président de la République pour retirer purement et simplement son projet de révision de la constitution, ce jusqu’au 15 août prochain. Selon M. THIAM, c’est à cause du mépris du président IBK qu’à l’unanimité la direction de la Plateforme en a décidé ainsi, à travers une lettre ouverte qui lui a été adressée.
Dans sa correspondance en substance, la Plateforme estime que les conditions sécuritaires indispensables à la tenue d’un scrutin référendaire garantissant la participation libre, transparente et démocratique de l’ensemble du peuple malien ne sont pas réunies. Avant de déplorer que le Président de la République est resté sourd à leurs revendications malgré les manifestations de protestation mobilisant des centaines de milliers voire des millions de Maliens et malgré les correspondances qui lui ont été adressées dans ce sens.
Pour toutes ces raisons, martèle-t-elle dans sa lettre, la Plateforme exige du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, le retrait pur et simple de son projet de révision constitutionnelle au plus tard le mardi 15 août 2017 à minuit.
À défaut pour le Président de surseoir à sa décision de réviser la constitution, la Plateforme menace d’user de tous les droits légaux et constitutionnels en la matière afin que la souveraineté du peuple soit respectée, a indiqué le vice-président.
M. THIAM a aussi informé l’assemblée que la Plateforme a rencontré les représentations diplomatiques accréditées dans notre pays tout en leur expliquant que l’initiative de la révision de la constitution du 25 février n’était pas du goût du peuple malien parce qu’il y a beaucoup de conditions qui ne sont pas réunies.
THIAM répond à IBK
« Tenir le référendum sans le MOC à Kidal, les patrouilles mixtes, ce serait de trahir l’accord pour la paix et la réconciliation nationale », a déclaré le conférencier.
Il a également évoqué l’interview du président IBK accordée à l’ORTM sur la révision constitutionnelle. Le vice-président, THIAM a mal apprécié les propos du Chef de l’État. Il pense qu’au lieu pour IBK de jouer à l’apaisement et à la stabilité, il s’est mis plutôt à faire des menaces et de traiter la Plateforme antinationaliste et antirépublicaine.
« La sortie d’IBK est plutôt une menace que de l’apaisement. Il aurait pu faire mieux en tant que le président de la République », a estimé M. THIAM.
Quant à la violation des règles du jeu démocratique à laquelle IBK a fait allusion, dans son interview, il pense qu’au contraire, c’est le président de la République lui-même qui veut priver le peuple de son droit au vote en tenant le référendum alors que les localités comme Kidal, Tenenkou sont sans administration pour organiser le vote référendaire.
« Notre combat au sein de la Plateforme est que tous les Maliens usent de leur droit au vote. Je pense qu’IBK est devant l’histoire. Si j’ai un conseil à lui donner, c’est de lui dire d’être à l’écoute du peuple », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Amadou THIAM a informé l’assemblée qu’après l’ultimatum, il a reçu un appel téléphonique du Secrétaire de la présidence, en la personne de Soumeylou Boubèye MAIGA, qui a fait savoir qu’il ‘’souhaitait rencontrer la Plateforme en début de semaine prochaine’’. À son avis, c’est la preuve que l’ultimatum a fait son effet. Mais la Plateforme souhaite à son tour une saisine par lettre officielle de la part de la présidence de la République.
« Dans tous cas, il faut vous rassurer que notre objectif sera le même : le retrait pur et simple du texte de la révision constitutionnelle », s’est-il montré intransigeant.
Quant au Pr Bréhima FOMBA, il a précisé que les moyens légaux et constitutionnels dont dispose la Plateforme sont notamment la désobéissance civile qui est garantie par la constitution en vigueur. Pour lui, c’est un droit pour tout peuple de préserver la forme républicaine de l’État quand elle est menacée.
« J’invite le président IBK d’avoir la sagesse comme Alpha Oumar KONARE l’a fait pour surseoir à la révision de la constitution », a conseillé le constitutionnaliste.
Par Sikou BAH
Source: info-matin