Notre équipe de reportage est allée à la rencontre de ces braves guerrières qui facilitent le travail des maçons sur les chantiers. En effet, ce sont elles qui puisent et apportent de l’eau dans des bidons sur des pousse-pousse aux constructeurs, moyennant des pièces d’argent.
Banankoro est dans une zone où l’urbanisation n’est pas telle que le souhaitent les habitants à plus fortes raisons pour ceux dont les maisons sont en chantier. Mieux, il n’est un secret pour personne, pour construire une maison, l’eau est indispensable. Voilà pourquoi, chaque terrain en chantier est vu comme une opportunité pour ces femmes de se faire de l’argent, car démunies ou vivant dans une situation d’extrême précarité pour la plupart. Mieux, il crée en quelque sorte de l’emploi permanent pour elles.
« Je fais ce travail, depuis très longtemps, et quand on déménageait ici, il n’y avait presque personne. J’ai participé à la construction de presque toutes les maisons. Dès que nous voyons des maçons tracer les sous-bâtiments, nous venons nous renseigner auprès d’eux, s’ils n’auront pas besoin de nous. Le travail consiste à aller puiser de l’eau pour remplir les barriques en fer que voici. Il y a des barriques que nous remplissons à 500 et d’autre à 300 FCFA », nous raconte une de ses femmes.
Un travail très fatigant qui demande des efforts surnaturels « comme tout travail, le nôtre ne fait pas exception, porter des bassines remplies sur la tête pour parcourir des certaines de mètres, même si je ne vous dis rien, imaginer. Mais, tant que cela nous permet d’avoir quelques sous pour aider aux dépenses de la famille, ce n’est pas grave. Actuellement, c’est plus facile, car les puits ne sont pas trop profonds, et il y a un point d’eau où nous nous approvisionnons », explique Adjara une des puiseuses.
Quant aux constructeurs, ils confirment que ces dames sont d’une grande aide pour eux : « avant nous craignions la construction dans ces zones pour des raisons d’eau, mais actuellement, ce n’est plus le cas. Car grâce à elles, nous avons constamment de l’eau dans nos barriques. Et il y a celles qui vont jusqu’à proposer d’arroser les briques à notre absence. Elles sont braves ces dames et sont à encourager », témoigne notre interlocuteur sous l’anonymat.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews
