Le Conseil de sécurité a examiné ce jeudi 14 juin le mandat de la mission de l’ONU au Mali à quelques jours de son renouvellement pour un an. Selon les diplomates, le constat est clair : « le Mali a plus que jamais besoin de la Minusma ». Selon eux, quelques ajustements du mandat de la mission, une accélération de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger et des élections présidentielles réussies en juillet prochain sont utiles pour rétablir la paix et la sécurité. Du côté malien, le ministre des Affaires étrangères réitère “la bonne foi des autorités maliennes” et rassure le Conseil sur l’engagement du gouvernement à rétablir la paix et la sécurité.
Au cours de cette rencontre toutes les délégations ont montré leur impatience quant à l’avancement de la mise en œuvre de l’accord pour la paix. « Il convient de se demander pendant combien de temps encore il nous sera possible d’appuyer cette mission sans efforts significatifs de la part des parties », a mis en garde Amy Tachco, représentante de la mission américaine. Selon elle, la mission de l’ONU au Mali a subi « beaucoup de pertes en vies humaines et les progrès sont limités sur le terrain ».
Cependant, pour le représentant adjoint de la France à l’ONU le constat est clair, le Mali a besoin plus que jamais de la Minusma. Selon Antoine Michon, la France est convaincue que « le renouvellement du mandat de la Minusma pour 12 mois supplémentaires est absolument essentiel pour la stabilité du Mali et le soutien à la mise en œuvre de l’accord doit continuer à demeurer l’objectif stratégique de la mission ».
Pourtant, même si cette inquiétude est partagée par la délégation malienne, elle a sollicité « l’appui conséquent de la Minusma » pour assurer un scrutin fiable, libreet apaisé. Le ministre malien des Affaires étrangères s’est aussi félicité de la mise place par la Minusma d’un cadre de dialogue entre les partis de la majorité, del’opposition et la société civile.
“Depuis le début de la mission onusienne au Mali, le mandat de 2017 a été le plus encourageant en termes d’avancées dans le processus de paix”, ont souligné les observateurs au cours de cette réunion. Toutefois, selon le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix M. Jean-Pierre Lacroix, ces avancées restent insuffisantes et des obstacles persistent toujours après trois ans de mise en œuvre.
Après les observations et les différentes recommandations, le Conseil de Sécurité doit se pencher dans les prochaines heures sur le vote pour le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU au Mali.
Certains observateurs estiment que le mandat de la Mission des Nations Unies au Mali sera certainement renouvelé malgré les difficultés rencontrées et le manque de résultats convaincants sur le terrain. Selon eux, la Minusma constitue, malgré ses faiblesses, un atout considérable pour le Mali, surtout dans les domaines du maintien de la stabilité dans les centres urbains et de l’accompagnement du processus de paix.
Source: studiotamani