La cérémonie d’ouverture du 1er Congrès ordinaire du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare-An Kan Wuli) s’est déroulée samedi 15 mars au Palais de la culture Amadou Hampaté Bah. Nous vous proposons les messages forts de certains partis politiques amis à l’endroit du parti Fare et de son leader charismatique.
Choguel Kokala Maïga, président du Mpr : «En tant que parti aîné, nous pensons que vous débutez très bien et nous vous souhaitons un bon parcours»
Je suis venu à votre premier congrès ordinaire au nom des militants du Mpr, pour les représenter au plus haut niveau. Cette présentation n’est pas le fait du hasard. Je suis venu à cette tribune pour vous saluer au nom des militantes et militants de notre parti. Un grand penseur a dit que faire de la politique, c’est faire des choix ; faire de la politique, c’est avoir des programmes ; faire de la politique, c’est avoir des idées ; faire de la politique, c’est avoir des hommes pour conduire cette politique. Nos parcours font qu’aujourd’hui, nous sommes de deux bords différents. Vous êtes entrés dans l’opposition et nous, dans la majorité présidentielle. Mais, tous les partis politiques au Mali, chacun, je suis convaincu, aime le Mali. Les dirigeants aiment le Mali. Chacun proclame qu’il se bat pour construire notre pays. Les voies sont certes différentes, mais nous avons les mêmes objectifs. C’est pour cela que, nous pensons au Mpr que, quelles que soient les divergences, nous devons nous considérer, nous devons manifester le respect, la considération due à chacun d’entre nous. Parce qu’aujourd’hui, l’autre mouvance est au pouvoir, demain peut-être, le peuple malien fera un autre choix, parce que c’est lui seul qui est le juge. C’est lui seul qui sait qui est bon ; c’est lui seul qui sait à quel moment de l’histoire, quel parti il lui faut.
À l’état actuel, les Fare ont fait un choix et c’est au nom du respect de ce choix que je suis là aujourd’hui. Les Fare ont un programme que nous avons lu. Nous suivons les messages du parti Fare. La dernière, c’est la grande tribune que le Premier ministre a signé dans la presse. Ce message indique clairement que c’est un parti qui est jeune, certes par l’âge, mais c’est un parti qui est mûr par ses idées, par sa façon de faire. C’est un parti plein d’humilité et très important au Mali. C’est un parti non violent, nous lisons les discours, nous voyons le ton, et aujourd’hui, les Maliens ont besoin d’un discours apaisé, surtout au regard de la situation dans laquelle notre pays se trouve. C’est pour cela, au Mpr, nous apprécions hautement la qualité du message du parti Fare et surtout le ton, la pondération, la responsabilité qui caractérise le message, le discours et le comportement de votre leader naturel.
Un parti politique, c’est sous des hommes leaders. Vous savez, au Mali, les gens ne savaient pas les Fare, mais le parti de Modibo Sidibé. Donc aujourd’hui, les Maliens identifient les Fare à la personne de Modibo Sidibé. Et c’est pour cela, lorsque que nous avons eu l’invitation, j’ai appelé un ami des Fare pour lui dire, c’est le Congrès desquelles Fare, de la copie ou de l’original ? Il a ri au téléphone, je dis que ma question n’est pas fortuite. C’est Modibo Sidibé qui organise le Congrès ou c’est le Congrès des autres ? Il m’a dit que c’est Modibo Sidibé. Je n’ai rien contre les tendances dans le parti, mais je dis seulement notre choix, que je veux que les uns et les autres respectent. Je suis venu donc pour apporter le message de notre parti au Congrès organisé par Modibo Sidibé et ses amis, parce que pendant la campagne présidentielle et les législatives, ce sont les photos de Modibo Sidibé que nous avons vues et c’est pour cela que nous nous sommes dit que ce jeune parti qui est en train de commencer un long processus, il faut venir lui passer un message d’encouragement, un message de solidarité ; pour lui souhaiter bon vent, bonne chance, de bonnes idées pour la reconstruction de notre pays dans l’apaisement, dans la solidarité, dans la paix.
Notre pays a besoin de ça aujourd’hui. Les discours de tout le monde, opposant et majorité présidentielle, doivent obéir à l’apaisement dans notre pays, à la consolidation des institutions démocratiques, parce que ce sont les institutions qui font face à la situation difficile que nous vivons. En tant que parti aîné, nous pensons que vous débutez très bien et nous vous souhaitons un bon parcours, une bonne chance et merci beaucoup.
Iba N’Diaye, président du Fdr : «Le choix des Fare est un choix noble»
Je voudrais donner une information. Je ne suis pas là au nom d’un parti politique. Je suis là pour avoir partagé des moments extrêmement difficiles et je dois témoigner en cette qualité de président du Fdr, pendant toute la transition. C’est à ce titre que je suis là. Je viens ici simplement ce matin, pour m’acquitter d’un devoir à l’endroit des Fare- An Kan Wuli. Ce devoir à l’endroit des Fare : c’est pour la lutte héroïque que nous avons menée ensemble à l’occasion du coup d’Etat de mars 2012. Egalement à l’occasion de l’occupation de notre pays par les rebelles séparatistes, par les jihadistes et leurs alliés inséparables que sont les narcotrafiquants. Vous me permettrez de singulariser quelqu’un, qui plus que président, est la raison d’être des Fare. Je crois ne pas me tromper, je crois savoir que, ce sont des hommes et des femmes de ce pays qui se sont organisés pour demander à un homme d’être leur candidat à l’élection présidentielle. Ceci est extrêmement important à rappeler, en ce moment extrêmement confus, je voudrais donc à cet homme là, lui rendre hommage. Je pense qu’il a payé le prix fort par rapport aux événements que nous avons connus, aux enlèvements, séquestrations, calomnies. Si on avait écouté le Fdr, les troupes jihadistes ne viendront pas à Konna. Nous avons demandé à ce que les troupes étrangères et africaines viennent pour soutenir l’armée malienne. On nous a présentés comme des apatrides et cela nous vaut aujourd’hui l’occupation de Kidal, qui n’est pas encore libérée. Mais le pire, c’est qu’aujourd’hui, sur le sol malien, vous avez 6000 soldats avec une prise en charge totale de leurs activités, avec l’arsenal militaire que vous connaissez et aujourd’hui encore, on dit qu’il faudrait davantage, encore et encore. Donc, à l’issue de l’élection présidentielle, nous avons aujourd’hui, notre président, nous avons nos députés ; je pense que Modibo Sidibé candidat, les Fare étaient nées pour l’accompagner.
Je rends hommage donc aux militants et aux cadres des Fare et à tous ceux qui ont mené ce combat courageux. C’est la raison pour laquelle je tenais à être là aujourd’hui, même si je n’étais pas invité, car je considère cet événement là comme le mien. Je ne suis pas des Fare ; donc, je n’ai intérêt qu’à dire autre chose que la vérité. Le choix des Fare est un choix noble, un choix digne et avec ce choix et dans cette voie, vous ne serez jamais isolés. Vous aurez toujours des hommes et des femmes qui seront nombreux à vous accompagner dans votre combat. Je voudrais donc à la faveur de ça, m’en tenir à cela, mais je crois que le ton est donné et dans les mois et ans à venir, nous serons là pour soutenir tout ce qui sera fait pour le bien du peuple. Nous soutenons la majorité chaque fois que cela sera le cas. Mais, nous resterons vigilants comme nous l’avons fait au sein du Fdr pour dénoncer, pour condamner. Permettez-moi un dernier mot à l’endroit du jeune député Bakary Woyo. Voilà un jeune tel qu’on en veut et je pense que le choix qu’il a fait est un choix courageux. Et c’est ce que nous demandons. Le grand problème du Mali aujourd’hui, c’est la fiabilité des hommes. La manière dont ces députés ont été élus, nous ne comprenons pas. Nous sommes dans la confusion totale.
Merci pour l’invitation.
Mamadou Diawara, 1er adjoint au Secrétaire général du bureau national de l’Urd : «M. le président nous vous tendons une main fraternelle»
Je voudrais tout d’abord, au nom de Younoussi Touré, président de l’Urd et de l’honorable Soumaïla Cissé, parrain de l’Union pour la République et la démocratie, tous deux empêchés aujourd’hui et hors du Mali, saluer les congressistes réunis à l’occasion du premier congrès ordinaire des Fare. Les militantes et militants de l’Urd saluent leurs camarades Fare et par ma voie, les remercient pour l’honneur qui leur font en les invitant à la présente cérémonie.
M. le président, je suis particulièrement fier de m’adresser à cette assemblée, au nom de l’Urd, pour transmettre à nos frères des Fare un message d’espoir. L’Urd comme les Fare ont souci de l’essentiel, à savoir comment éradiquer la pauvreté, la maladie et l’ignorance qui assaillent notre peuple et notre continent. M. le président, nous tendons une main fraternelle à vous et à tous les fils du Mali, sans exclusion et plus particulièrement aux militantes et militants des Fares, qui veulent s’attaquer à l’essentiel et se détourner résolument des questions périphériques. Le renforcement du processus démocratique de notre pays passe par une amélioration des relations politiques électorales, des formations politiques qui ont une même vision de l’avenir du Mali.
À l’Urd, nous souhaitons tisser avec vous et avec les autres partis du Mali des relations de franche collaboration, de manière durable dans un cadre au sein duquel, seront menés, sans complaisance, les débats propres pour avancer le Mali. Les élections communales qui s’annoncent sont pour nous, comme pour les Fares, l’occasion d’œuvrer à ce qu’elles soient justes, équitables et transparentes pour permettre à tout le monde et à nos deux partis de mesurer leur propre politique réelle dans le pays.
Je voudrais, avant de terminer, féliciter M. le parrain des Fare. Votre geste courageux que vous avez posé lors de l’élection présidentielle 2013, en respectant votre signature apposée sur la plate-forme du Fdr, c’est-à-dire, le respect final de vos engagements vis-à-vis de l’Urd lors de l’élection présidentielle. M. le président, voilà ces quelques mots que le parti, par ma voie, vous adresse. Vive le Mali démocratique et fort, je vous remercie.
Propos recueillis par Diango COULIBALY
Réactions de certains délégués
Maïga Firoun, Secrétaire chargé des questions Défense et sécurité au sein des Fare : «Ce congrès était très attendu et il s’est très bien passé»
Les gens avaient pensé que ce congrès n’allait jamais avoir lieu et que s’il a lieu, il allait Y avoir des perturbations, que le quorum ne serait pas atteint, qu’il y aurait des dysfonctionnements, compte tenu des turbulences qui ont secoué les Fare. Mais, ce qu’ils oublient, c’est que ces dysfonctionnements sont intrinsèques à toutes les formations politiques. En effet, dans chaque parti, il y a toujours des hauts et des bas. Fort heureusement, au parti Fare, nous avons pu prendre les choses en main et voilà que ce congrès qui était très attendu, s’est très bien passé. Tous les délégués étaient présents et ce fut en fait de véritables retrouvailles entre vrais cadres, militants, militants des Fare.
Les Fare, c’est une convergence d’idées et nous, nous faisons de la politique autrement. Comme l’a décliné le président, Modibo Sidibé, dans son discours d’ouverture, nous sommes en train de travailler pour une Sociale démocratie. Donc, nous sommes en train de travailler pour avoir un outil et un support juridique et nous sommes dans une vision qui nous fait dire que demain, l’espoir est permis. Dans un parti, ce sont des convictions, mais aussi des idées. Donc, il y a toujours des contradictions.
De ce fait, on ne peut pas empêcher quelqu’un de penser ou décider comme il veut. Je suis membre du bureau provisoire ; donc, avec ce congrès, il y aura le renouvellement du bureau et le parti restera ouvert à nos camarades qui ont une autre vision. Nous pensons que les députes qui ont été élus sous la coupole du parti Fare, doivent retourner, mais s’ils décident d’aller ailleurs, c’est leur choix.
Jauder Talfi Maïga, Secrétaire politique de la Section des Fare de Gao : «Je pense que ce congrès a donné un succès franc»
Bien que préparé en moins d’une semaine, ce congrès a été un succès franc sur tous les plans. Nous pensons qu’au sortir de ces assises, le parti va se donner un nouveau souffle. S’agissant de notre région, Gao, les Fare se portent bien. La preuve, aux dernières législatives, nous sommes arrivés en 3ème position.
À propos des difficultés, je dirai que les Fare ont les mêmes difficultés que connaissent les autres partis. C’est pourquoi, après ce premier congrès ordinaire, nous allons mettre un accent sur les prochaines communales. Cela passe par l’implantation du parti partout dans la région ; toute chose que nous n’avons pas pu faire. J’invite Modibo Sidibé à mettre le paquet pour que les Fare puissent avoir beaucoup d’élus communaux, chose indispensable pour tout parti politique.
Mme Paule Maïga Nana Sékou, présidente d’honneur des Fare à Gao : «Modibo Sidibé a pris le parti en main pour mettre fin au désordre qui y régnait»
Ma satisfaction aujourd’hui, est que Modibo Sidibé a pris le parti en main pour mettre fin au désordre qui y régnait. Nous allons créer une union sacrée autour de lui. S’il plaît à Dieu, ça va beaucoup aller. C’est une très bonne chose, car le dérapage du parti est dû en grande partie au fait que Modibo était presque resté en marge. Avant la crise, notre parti était très bien implanté, mais la crise est venue tout foutre en l’air. Avec le retour de la paix, nous allons travailler pour bien implanter les Fare à Gao
SOURCE: Le Reporter