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CONFLIT SENEGAL/GAMBIE ET BLOCAGE DE LA FRONTIERE ENTRE LES DEUX PAYS Des camions maliens chargés de marchandises en souffrance chez Yaya Jammeh

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Les transporteurs maliens sont des victimes collatérales du conflit opposant la Gambie et le Sénégal et qui a finalement abouti au blocage de la frontière par les transporteurs sénégalais qui manifestent ainsi contre la hausse des tarifs de transit sur le sol gambien par le Président Yaya Jammeh. En effet, on est passé de 4 000 Fcfa la tonne de marchandises à 400 000 FCFA par camion quel que soit le tonnage. Une façon pour le Président gambien de titiller son voisin sénégalais, avec lequel les relations ont pris une douche de fiel depuis quelque temps.

L’Ambassadeur du Sénégal au Mali a profité de son allocution lors de la célébration à Bamako de la fête nationale de son pays, pour se prononcer sur cette situation, en présence du président du Conseil malien des chargeurs (Cmc) et de celui Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr). Le diplomate, Assane Ndoye, puisque c’est de lui qu’il s’agit a présenté la situation, non sans demander aux transporteurs et chargeurs maliens de ne pas perdre patience de voir ce différend réglé car le Sénégal et la Gambie sont condamnés à s’entendre et à cheminer ensemble. Et surtout, qu’il ne perd pas espoir de voir les autorités gambiennes revenir à la raison car cette hausse des tarifs applicables aux camions en transit sur le territoire gambien sont excessifs.

En effet, d’une manière unilatérale, le Président Yaya Jammeh a décidé, au mois de février dernier, de porter la taxe imposée aux camions de marchandises sénégalais qui transitent par la Gambie à 400 000 FCFA. De 4 000 FCFA la tonne de marchandises, à l’exception du fer et du ciment, on est allé directement à 400 000 FCFA. La nouvelle mesure a été annoncée aux douaniers sénégalais basés à la frontière par leurs homologues gambiens. Sans compter la taxe de la traversée du fleuve Gambie par le bac de Farafegny où les transporteurs de marchandises paient 1 000 FCFA pour chaque tonne, aussi bien pour les produits divers que non divers.

La riposte n’a pas tardé à venir du côté sénégalais car les autorités se réservent d’appliquer une telle mesure et appelaient le Président Jammeh à la concertation. Pendant ce temps, au niveau de leurs opérations de contrôle, les douaniers sénégalais ont resserré l’étau autour des véhicules de transport gambiens.

Mais Jammeh est resté sourd aux appels des autorités sénégalaises, persistant dans cette attitude que Dakar considère comme de la provocation. En effet, cette affaire arrive après celle de « Boy Djinné », ce dangereux prisonnier évadé de prison centrale de Rebeuss à Dakar en fin décembre 2015, au moment où tout le monde avait l’esprit sur les fêtes de fin d’année. Cette évasion a fait couler beaucoup d’encre et de salive car « Boy Djiné » à qui on reconnaît des pouvoirs de magicien, prétendait s’être transformé en lézard pour sortir de la prison. Jusqu’à présent, on ne peut confirmer ou infirmer cette version, la sécurité sénégalaise ayant du mal à mettre la main sur le fugitif réfugié en Gambie. Pour narguer le Sénégal, Yaya Jammeh, après l’avoir appréhendé,  a refusé de l’extrader. Il l’a tout simplement remis en liberté. C’est une forme de protestation contre le refus du Sénégal d’extrader des Gambiens vivant sur son sol et dont certains sont vus par le Président gambien comme des commanditaires du dernier coup d’état auquel il a échappé. Dès lors, il voit son voisin comme un ennemi à combattre.

C’est ainsi que les syndicats de transporteurs sénégalais sont entrés en jeu pour  prôner un boycott de la Transgambienne au risque de faire un long détour pour rallier la Casamance. Finalement, comprenant que cet axe est vital pour l’économie gambienne, ils l’ont purement et simplement bloqué depuis deux mois.

Cette situation commence à impacter l’économie gambienne et surtout l’approvisionnement du marché. En effet, une des conséquences du blocus, c’est que la Gambie a renoué avec les coupures d’électricité, les centrales manquant de fuel pour fonctionner car les groupes desservant plusieurs localités ne fonctionnent que pour quelques heures.  C’est parce que les camions citernes partis au Sénégal pour s’approvisionner en fuel pour les centrales sont bloqués à la frontière avec leur chargement.

Les transporteurs maliens sont victimes de ce règlement de comptes entre les deux voisins car plusieurs camions chargés de marchandises sont bloqués à la frontière du côté de la Gambie et ne peuvent donc pas passer pour rallier Bamako. Cette situation va engendrer beaucoup de dommages pour les opérateurs économiques du Sénégal et de la Gambie, ainsi que ceux du Mali dans une moindre mesure. Raison pour laquelle, le monde des affaires doit se mobiliser pour user de son entregent afin de trouver une solution à ce problème qui dure depuis bientôt trois mois.

 

Source : Koulouba.com

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