Bruxelles, la capitale de l’Europe, accueille ce mercredi 15 mai 2013 une importante rencontre des pays donateurs autour de la problématique de la reconstruction post-crise du Mali. De l’avis de certains organisateurs, il est attendu à cette occasion la levée de pas moins de 1900 milliards de F CFA de contributions de la part de généreux donateurs, en tête desquels on peut citer la France et l’Union européenne, entre autres. Qu’en serait-il des riches monarchies du Golfe ?
La question qui taraude les esprits à la veille de cet important forum de la solidarité internationale est : quelle sera l’attitude et ou l’apport des pays supposés être les principaux soutiens financiers des terroristes et autres narcotrafiquants à l’origine de la déstabilisation du Mali ?
En effet, selon plusieurs sources, notamment les médias et autres organes de la presse occidentale, certains pays et monarchies du Golfe auraient été les principaux bailleurs de fonds des mouvements terroristes et criminels qui sont à l’origine de la grave crise qui secoue le Mali depuis janvier 2012.
Les mêmes sources citent, entre autres, le Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite comme faisant partie de ces soutiens avérés ou supposés des groupes salafistes et jihadistes ayant annexé et occupé les 2/3 du territoire malien jusqu’à l’intervention de l’armée française le 11 janvier 2013 à travers l’opération Serval qui a sonné en même temps le début de la reconquête des régions sous occupation jihadiste. Vrai ou faux ?
L’Histoire tentera sûrement d’apporter une réponse claire et précise à cette épineuse question. Car, comment comprendre l’attitude hostile de ces pays « frères » vis-à-vis d’un autre membre de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et dont la population est constituée à près de 90 % de confession musulmane ?
Au Mali, l’on ne comprend pas et le citoyen reste perplexe sur les motivations profondes d’une telle accointance entre des groupes maléfiques et des pays considérés comme berceaux de la religion musulmane.
La récente tournée du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, en Arabie saoudite et au Moyen-Orient à la faveur de la réunion du Groupe de contact permanent de l’OCI sur le Mali et le Sahel, va-t-elle permettre de dissiper tous les malentendus et autres zones d’ombre qui entachent sérieusement la crédibilité de la coopération islamique ?
En tous les cas, les observateurs seront très attentifs à la contribution des uns et des autres dans la constitution de la cagnotte en faveur de la reconstruction du Mali au lendemain d’une crise qui a mis à mal tous les fondements de la société et de la République.
C’est donc à juste raison qu’à Djeddah, le chef de la diplomatie malienne, « s’est félicité de l’approche globale qui se dégage dans le traitement du dossier malien en indiquant que le Mali sera le test de l’ensemble du Sahel », selon un communiqué diffusé à ce sujet par le MAECI.
Le ministre Coulibaly a « remercié tous les Etats membres de l’OCI qui se sont mobilisés pour cette première réunion du Groupe de contact sur le Mali » et « insisté sur la nécessaire coordination entre les différentes structures créées par les différentes organisations internationales chargées de la situation du Mali », selon le même communiqué.
A la fin de la réunion du Groupe de contact sur le Mali, les participants ont également « réaffirmé le ferme attachement de l’OCI à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Mali », et « demandé au MNLA (mouvement rebelle) de déposer les armes et à se joindre au processus de paix dans les conditions fixées par le Mali ».
Ils ont aussi « salué l’adoption de la feuille de route de la transition au Mali ainsi que la désignation du ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé comme envoyé spécial de l’OCI pour le Mali et le Sahel » et « lancé un appel aux Etats membres pour contribuer financièrement à la conférence de Bruxelles du 15 mai 2013″.
Entre les bonnes intentions, les discours et la réalité, il y a souvent un pas qu’il faut s’abstenir de franchir en attendant leur concrétisation dans les faits et actes. En l’espèce, il ne saurait en être autrement, même si l’islam prône fondamentalement la solidarité entre tous les croyants.
La solidarité doit cesser alors d’être un vain mot, pour devenir un comportement de tous les jours et de chaque instant !
Bréhima Sidibé