Pour la 14è fois en 25 ans d’existence, l’Adema Pasj a tenu le week-end dernier une conférence nationale qui a mobilisé du monde à la Maison des Aînés. Les leaders nationaux, les représentants des différentes sections du parti et des responsables des partis amis étaient tous présents à la cérémonie d’ouverture présidée par le président du parti, Pr Tiémoko Sangaré. Celui-ci n’a pas fait mystère de la détermination de son parti à se lancer dans la conquête du pouvoir lors des prochaines joutes électorales. Rappelons que le parti a exercé le pouvoir durant deux quinquennats (1992-2002) sous la conduite du premier président démocratiquement élu Alpha Oumar Konaré. L’Adema (Parti africain pour la solidarité et la justice) affûte donc ses armes en perspective des rendez-vous électoraux prochains, a laissé entendre son président qui a appelé les militants à la « cohésion  » et  » au retour aux valeurs cardinales du parti ».

Après le discours d’ouverture du président du parti de l’abeille, les leaders d’autres partis invités se sont succédé à la tribune pour livrer des messages de leurs mouvements politiques. L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, président du parti Fare, a préconisé un « dialogue national re-fondateur » pour « un parti historique qui doit avoir une responsabilité historique ». Il a estimé que l’Adema dispose des ressources nécessaires pour « unir les forces du progrès » pour que plus jamais notre pays « ne retourne à la dictature ». Il rendra hommage à son aîné Mandé Sidibé qui fut l’un des leaders du Parti africain pour la solidarité et la justice. Pour lui, Mandé Sidibé a apporté sa contribution à l’édification d’un Mali démocratique et en voie de développement.

Tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune, ont appelé à un sursaut national et une unité d’actions des forces politiques pour sortir le pays de la crise qui menace jusqu’à ses fondements. « Hâtons les pas » dans la marche vers les victoires prochaines, ont-ils soutenu en guise d’appel à l’unité nationale face à l’adversité. Tous les orateurs ont insisté sur « la nécessité de sauvegarder les acquis politiques démocratiques ».

La vice-présidente du RPM, Mme Sangaré Oumou Bah a, pour sa part, évoqué la mise œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé par le gouvernement et les groupes armés, rappelant que le retour de la paix est « un défi à relever par tous ». Elle dira à cet effet que notre pays vient de « très loin ». Par ailleurs, Mme Sangaré Oumou Bah a rendu hommage au président Dioncounda Traoré qui a mené de main de maître la barque de la Transition au milieu d’une mer bien agitée.

Prenant la parole à son tour, le Pr Dioncounda Traoré, président d’honneur du Parti africain pour la solidarité et la justice, a répondu que le message d’unité a été bien reçu. « Quand d’autres partis viennent, modestement, nous dire qu’ils comptent sur nous, c’est une énorme responsabilité », a-t-il réagi aux appels des partis amis à l’union sacrée des forces politiques.

Pour l’ancien président de la République, il est temps pour l’Adema de « prendre toutes ses responsabilités » dans la recherche d’un avenir prometteur pour notre pays. « L’Adema a encore un grand rôle à jouer », a ajouté son président d’honneur, estimant que « la mission historique du parti de l’abeille ne fait que commencer ».

Durant plus de quatre heures, les participants à cette conférence nationale que le parti veut décisive, ont débattu des questions financières et conflictuelles et adopté le rapport d’activités du comité exécutif. Les résolutions seront mises en œuvre, a promis le président du parti lors de la cérémonie de clôture tenue l’après-midi.

A. M. CISSE

Source : L’ Essor