Le rendez-vous d’Abu Dhabi auquel le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita prendra part, marquera un tournant décisif dans la mise en œuvre d’actions vigoureuses de lutte contre le saccage du patrimoine.
Rien d’abstrait, ni de théorique, Abu Dhabi variante orthographique de Abou Dabi ne se conte. Ses merveilles se vivent tout simplement. Les Emirats arabes unis (EAU), sont une Fédération de 7 émirats (Abu Dhabi, Ajman, Charjah, Dubaï, Fujaïrah, Ras el Khaïmah et Umm al Qaïwaïn). Ce pays a une civilisation ancienne, basée sur un islam tolérant, modéré et ouvert, qui porte la contradiction aux préjugés sur la religion de Mahomet (Paix et salut sur lui).
Dubaï, qui fait office de capitale, est une cité futuriste avec ses gratte-ciels, ses hôtels de grand luxe. La propreté des lieux frappe aussi les esprits. Ses buildings sont espacés par de grands poumons verts (espaces verts) et des artères modernes, tapissées par endroits avec du marbre. De jolis arbres et des polychromes (assemblages présentant plusieurs couleurs) font aussi partie du décor de la Cité émirienne d’Abu Dhabi qui respire vraiment la modernité.
Abu Dhabi fait probablement partie des villes les mieux éclairées au monde. On y voit également des voitures de toutes les marques, notamment les 4X4 de dernière génération et autres véhicules légers très confortables.
Le progrès de l’émirat d’Abu Dhabi ne repose pas uniquement sur ses ressources énergétiques,, notamment le pétrole (l’émirat posséderait une importante réserve mondiale de pétrole) mais il y a également le génie créateur de ses dirigeants qui ont su débarrasser la cité émirienne de tout complexe et libérer l’énergie des Emiratis ou Emiriens.
C’est dans cette belle capitale qui s’apprête à accueillir les festivités commémoratives du 45è anniversaire de la Fédération des EAU, créée le 2 décembre 1971, qu’est attendu aujourd’hui, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, pour participer au Sommet international sur la protection du patrimoine culturel dans les zones de conflit, du 2 au 3 décembre prochains. D’autres chefs d’Etat, notamment le président François Hollande, y sont attendus. La France prévoit de mobiliser 30 millions de dollars pour alimenter le fonds qui sera créé à l’issue de ce sommet (voir l’Essor du 30 novembre).
Il est bon de préciser que les questions de protection du patrimoine culturel dans les zones de conflitb intègrent les grands thèmes de discussions des dirigeants du monde. Ils se préoccupent du sort réservé au patrimoine culturel dans les pays embrasés par des conflits internes qui retardent le développement.
Le Sommet international d’Abu Dhabi atteste donc d’un regain d’intérêt pour la protection des biens culturels puisque ceux-ci représentent l’identité de nos différentes sociétés.
Les chefs d’Etat et de gouvernement qui prendront part à cette grande rencontre sur la protection du patrimoine culturel dans les zones de conflits, partagent la pertinence et l’urgence d’agir pour circonscrire le phénomène de dégradation, de pillage et saccage du patrimoine culturel dans les zones de conflits.
Les hôtes du président des EAU, Khalifa ben Zayed Al Nahyane, débattront des grandes préoccupations liées au patrimoine culturel en péril et des stratégies à mettre en place pour la préservation du patrimoine culturel. A cet effet, il y aura la présentation d’autres initiatives internationales existantes, une communication sur la protection préventive du patrimoine et une table ronde sur la réhabilitation du patrimoine après les conflits. Mais le clou de l’événement sera les discours des chefs d’Etat et de gouvernement invités et la Déclaration d’Abu Dhabi.
Aujourd’hui, la bonne question ne consiste pas à se demander s’il faut protéger le patrimoine culturel, mais comment mettre en place des mécanismes nationaux et internationaux de protection et de préservation du patrimoine, face au péril. C’est à cela que s’attacheront les dirigeants du monde qui viendront à Abu Dhabi. Près de 42 délégations sont attendues.
Notre pays est largement concerné par le phénomène de dévastation du patrimoine culturel, notamment dans les régions septentrionales (Tombouctou, Gao et Kidal) où les manuscrits anciens et autres biens ou sites culturels ont été pillés par une horde de narco-djihadistes. Le président de la République partagera son expérience avec les autres dirigeants et fera des propositions pour préserver le patrimoine culturel.
Certains analystes et observateurs avertis pensent que cette conférence qui s’inscrit dans la complémentarité des initiatives antérieures, peut marquer un tournant décisif dans la mise en œuvre d’actions vigoureuses de lutte contre le saccage du patrimoine.
Envoyé spécial
B. DOUMBIA
Source : L’ Essor