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Conférence d’entente nationale: la logique Putschiste de l’opposition

Les partis politiques de l’opposition malienne, à l’instar des groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ont décidé ce vendredi de ne pas prendre part à la conférence d’entente nationale qui s’ouvre ce lundi 27 mars au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah de Bamako. L’information est donnée dans un communiqué de presse publié tard vendredi soir.

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Ce que dit l’Opposition
Selon les partis politiques de l’opposition dite républicaine et démocratique, la conférence d’entente nationale telle qu’organisée par le pouvoir «n’est pas porteuse d’un dialogue refondateur inclusif que l’opposition réclame depuis plus de trois ans». Aussi, l’opposition qui exige du gouvernement l’application stricte de son agenda (sic !) a «engagé le gouvernement au dialogue avec les forces vives de la nation afin de lever les entraves à une tenue efficiente de concertations nationales et inclusives» et demander «l’implication par le gouvernement de toutes les forces vives de la nation à l’organisation desdites concertations».
L’opposition a également soutenu qu’elle n’a jamais été conviée aux travaux préparatoires de la conférence et qu’elle n’a reçu aucune réaction à ses observations et propositions.
Toutefois, elle exprime sa «disponibilité pour un dialogue républicain et inclusif, seule voie de sortie de crise, et sa foi inébranlable en un Mali uni indivisible et solidaire».

Ce qu’elle ne dit pas
Derrière le jeu des mots, la réalité politique ne surprend guère. En effet, la volonté de voir impliquer « toutes les forces vives de la nation à l’organisation desdites concertations », l’absence de réaction de la part du gouvernement aux « observations et propositions » qu’elle brandit ; de même que sa non-implication dans l’organisation ne sont et ne peuvent être qu’arguties et prétextes pour entraver la mise en œuvre du processus de paix.
La vérité est : l’opposition a son agenda et elle l’avoue elle-même. Ce qu’elle veut et exige « depuis trois ans » ce n’est pas la tenue d’une « Conférence d’Entente nationale », telle que prévue par l’Accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger ; mais une « conférence nationale » aux allures souveraines pour mettre en accusation le régime pour tous les griefs qu’elle profère depuis trois ans. Son agenda, c’est de parvenir par ce biais, ce seul biais à son goût, pour mettre le président IBK à l’écart, contourner la légitimité que le peuple lui a fabuleusement conférée, et imposer à l’issue de ce pronunciamiento une nouvelle Transition.
En l’affirmant comme elle l’a fait dans son communiqué, l’Opposition ne fait qu’un hors-jeu, elle fait un aveu affligeant.
Si la démarche putschiste ne surprend guère, la logique prônée par une opposition qui se dit républicaine et démocratique déroute. Même si certains leaders éminents assument qu’ils n’ont pas créé leurs partis pour être à l’opposition, on peut questionner les principes et les méthodes usuels en démocratie : tous les voies et moyens doivent-ils être prospectés, envisagés et mis en œuvre pour conquérir le pouvoir ? Toute autre voie que celle constitutionnelle de parvenir au pouvoir n’est-elle pas un crime imprescriptible contre le peuple malien ?
Comment comprendre que ceux qui se disent démocrates et républicains et qui passent leur temps à chanter sur tous les toits que le peuple a lâché le pouvoir, que le président IBK a battu tous les records d’impopularité, au lieu de planifier un coup d’État politique, ne puissent pas prendre leur mal en patience, préparer vertueusement les échéances électorales prochaines (dans 15 petits mois), battre le pouvoir en place et réaliser l’alternance dans les règles de l’art ? À moins que ceux-là qui font tant de bruit ne se sachent perdant à l’avance ; en tout cas pas très sûrs de l’emporter face à celui qui les a tout concédés, y compris le budget de campagne (500 millions par an) ! Dans ce cas, on comprend pourquoi, les opposants d’IBK ne font des élections prochaines leur priorité !

Ce qui engage le Mali
Qu’apporte aujourd’hui au peuple malien une Conférence nationale souveraine à 15 mois de la fin d’un mandat présidentiel ? En tout cas, pas sa tenue ne peut en aucun cas résoudre l’impératif du respect par le gouvernement des engagements qu’il a pris au nom de la Nation à travers l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Or, un des socles de cet Accord, c’est l’organisation par le gouvernement d’une « conférence d’Entente nationale ». Pour mémoire, voici ce que dit l’article 5 alinéa 3 de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger :
« La dimension socio-politique des crises cycliques qui ont jalonné le Septentrion malien nécessite un traitement politique. À cet égard, une Conférence d’Entente nationale sera organisée durant la période intérimaire, avec le soutien du Comité de Suivi et sur la base d’une représentation équitable des Parties, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la problématique de l’Azawad. Il devra dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation nationale. Une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée, sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale. »
C’est de cela qu’il s’agit. C’est à cela qu’est tenu le gouvernement, l’État du Mali au nom des engagements pris. Rien de plus, rien de moins. Loin d’une tribune conspiratrice contre la légitimité issue des urnes. En tout cas, très loin des procès politiciens sur la gouvernance, de fables, l’incapacité du régime, de la mise en œuvre des agendas politiciens, dont le seul but est une remise en cause planifiée depuis trois ans.
Comme on le voit, derrière l’instrumentalisation de la mauvaise passe sécuritaire que nul ne peut ignorer ou des difficultés réelles et inacceptables du gouvernement au plan du dialogue social notamment dans les secteurs vitaux comme l’Éducation, la santé ou la justice, l’opposition malienne se fourvoie dans sa logique putschiste et dans son aveuglement à entraver systématiquement le processus de paix.
Pour ceux qui ont été hier aux affaires, la mémoire devrait être le meilleur allié pour conseiller que la politique de la chaise vide n’est jamais payante.
Qu’on se souvienne du tout boycott du Coppo (Forum national, les élections législatives et communales) !

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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