La coalition pour l’alternance et le changement après sa marche interdite du 2 juin se dit déterminer à aller jusqu’au bout de cette marche pour le respect des principes démocratiques (élections crédibles, égal accès à l’ORTM). Pour se faire, elle appelle à une grande manifestation le vendredi 8 juin prochain. L’information a été donnée à la faveur d’une conférence de presse tenue dimanche dernier à la maison de la presse.
La conférence de presse a regroupé plusieurs leaders politiques, parlementaires, maires, candidats. Il s’agit notamment de : Mohamed Ali Bathily, Mamadou Ighor Diarra, Aliou Badra Diallo, Honorable Soumaila Cissé, Honorable Amadou Thiam, Honorable Mamadou Hawa Gassama, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath.
La Coalition pour l’alternance et le changement a dénoncé cette tentative de museler la liberté. Elle prévient le gouvernement qu’elle est déterminée à tenir cette marche pour la protection des droits et libertés.
Les conférenciers déplorent que certains de leurs camarades aient été agressés à l’intérieur même du siège de l’Adp Maliba, qui ne se trouve point sur l’itinéraire de la marche. Cela dénote, disent-ils, d’une volonté délibérée d’en découvre avec les forces progressistes et la société civile. Ils révèlent aussi avoir appris que chacun des policiers bourreaux avait reçu 4000 F en liquide comme frais de motivation. Pour eux, le gouvernement fera mieux de laisser les forces de l’ordre veiller à la sécurité des manifestants, au lieu de les inciter à les violenter. « Nos préoccupations sont relatives à la nouvelle loi électorale qui donne pouvoir au ministre de l’Administration Territoriale d’ériger arbitrairement des circonscriptions électorales en zones de non droit, où des élections ne pourront pas se tenir pour des raisons de force majeure », a laissé entendre, Mohamed Ali Bathily.
Dans ces conditions, prévient-il, des circonscriptions favorables à l’opposition peuvent être déclarées zones d’insécurité, ce qui empêcherait les électeurs desdites zones d’exercer leur droit de vote, garanti par la Constitution du Mali. Il dit avoir constaté, avec une très grande amertume, que l’ORTM est devenu la chasse gardée du régime d’IBK. Ce service public est sous les ordres constants du régime en place qui empêche un accès équitable de toutes les autres composantes de la société malienne.
L’ancien ministre Bathily dira également que le président IBK est en train de s’accommoder de toutes les règles qui violent allègrement la démocratie parce qu’il a peur des urnes. « Il sait que les soutiens qui l’ont permis d’avoir se sont tout simplement dérobés et son parti n’a jamais dépassé les 15% de l’électorat ».
Le président de la Coalition pour l’alternance et le changement, Tiéblé Dramé se dit animer d’un sentiment de dégout de voir des hommes et femmes qui ont participé aux combats pour l’avènement de la démocratie et se sont transformés jeudi en dictateurs. Des leaders politiques, des candidats à l’élection présidentielle, des parlementaires, des maires avec l’écharpe de la République, ont été frappés, molestés et gazés. Des hommes qui dans deux mois dirigeront ce pays ont été ciblés délibérément. Pour lui, l’écharpe de la République est un chiffon pour les dirigeants de ce pays.
Toutefois, M. Dramé assure que le peuple malien vient de loin, notre démocratie a été conquise de haute lutte dans le sang. « Les droits démocratiques qui sont conseillers dans la constitution doivent être respectés par tous et nous les obligeront à les respecter », a-t-il conclu.
Ibrahima Ndiaye
Les Echos