Le thème d’aujourd’hui est très attendu après les conférences consacrées au partenariat économique Afrique-France et à la préservation des espèces menacées

Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, poursuit sa visite dans la capitale française où il prendra part aujourd’hui à un sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. Hier, le président Keïta  a participé à une table ronde consacrée aux « éléphants et espèces menacées » en présence de son homologue français et d’autres chefs d’Etat africains. Le président de la République était accompagné à cette rencontre par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa et celui des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed.

Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur la lutte contre le trafic et le braconnage. En Afrique, selon les chiffres fournis par un rapport, le nombre d’éléphants a été divisé par deux en 30 ans. En ce qui concerne notre pays, il faut noter que la population des éléphants a considérablement diminué ces dernières années à cause de la sécheresse et des activités de l’homme. Lors de la cérémonie d’ouverture, le président Hollande dira que son pays a un rôle à jouer dans la lutte contre ce phénomène, notamment par le travail des douanes dans les aéroports et les ports. En effet l’an dernier, plus de 1.100 animaux vivants (principalement des tortues et des reptiles) ont été saisis aux postes frontières français. Plus de 3.700 objets faits à partir d’espèces menacées comme des sacs en crocodile ou des statuettes en ivoire ont également été confisqués. Le kilo d’ivoire se négocie actuellement au prix de celui de cocaïne. A l’issue de la table ronde, la présidence française devrait annoncer un plan d’action pour lutter contre le trafic d’espèces menacées, l’un des plus rentables derrière la drogue et les armes.

Déjà mercredi, le ministère français de l’Economie et des Finances a abrité une conférence de Bercy dont le thème était « Pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France ». Cette manifestation a constitué le volet économique du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. La clôture a été présidée par le président François Hollande qui avait à ses côtés ses homologues Macky Sall du Sénégal, Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire et Jakaya Mrisho Kikwete de Tanzanie. On notait aussi la présence de plus de 600 participants constitués de chefs d’entreprises, de membres de gouvernements africains, de représentants d’organisations régionales africaines, de dirigeants d’institutions financières, industrielles et financières africaines et françaises. La délégation malienne était conduite par notre ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko qu’accompagnait une dizaine d’opérateurs économiques privés maliens.

LES QUESTIONS BRÛLANTES DE L’ACTUALITÉ. Dans un discours remarquable, le président français a plaidé pour un partenariat économique gagnant-gagnant entre l’Afrique et la France. A ce propos, il a annoncé que la France va doubler dans les cinq années à venir le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique dont la croissance est de 5% par an. Cela aura pour effet la création de plus de 200 000 emplois en France. « Aujourd’hui, notre commerce est équilibré avec l’Afrique : 30 milliards d’exportations, 30 milliards d’importations », a-t-il indiqué. François Hollande a également exhorté les entreprises françaises à investir en Afrique, un continent ouvert où l’avenir est prometteur.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a accordé une série d’interviews aux médias français comme le journal Le Monde, France 24, BFMTV. Au cours de ces entretiens, les questions brûlantes de l’actualité dans notre pays ont été abordées, notamment la situation de Kidal où des groupes armés continuent de faire la loi.

Le sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique s’ouvrira ce vendredi en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, du Secrétaire général des Nations unies. L’ouverture des travaux sera marquée par l’intervention du président français, François Hollande. « Paix et sécurité » sera le premier thème à être débattu en huis clos au centre de conférences ministériel. Dans la soirée, le président Hollande offrira un dîner à ses hôtes au palais de l’Elysée.

Après la clôture du sommet samedi, le président Ibrahim Boubacar Kéita procédera à l’ouverture du salon de l’artisanat malien de Montreuil. Cet espace permet à nos artisans d’exposer leurs produits et de faire apprécier leur savoir-faire au public français. La rencontre entre le président Kéita et la communauté malienne aura lieu le dimanche. Le même jour, le chef de l’Etat se rendra en Belgique où il fera une visite officielle de deux jours. A Bruxelles, le présent Kéita sera reçu par le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre belge. Il rencontrera également plusieurs personnalités de la Commission européenne, notamment le commissaire européen à la Coopération internationale, Mme Irina Georgieva, le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Lundi, le chef de l’Etat poursuivra son périple à Strasbourg où il visitera le parlement européen et s’entretiendra avec le président de cette institution, Martin Schulz. Ensuite, le président Kéita prononcera devant les députés européens un discours d’une vingtaine de minutes.

Envoyé spécial

M. KEÏTA