Dans une déclaration écrite en arabe et diffusée sur ‘’Az Zallaqa’’ le 8 mars 2020, les chefs terroristes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) demandent le départ des forces armées étrangères présentes au Mali, comme seule condition pour amorcer un dialogue avec les autorités maliennes.
Même si pour l’heure, c’est un silence radio du côté des autorités maliennes, ce qui est sûr, c’est que ces terroristes semblent trop demander. Réclamer le départ des forces armées étrangères, particulièrement Barkhane, revient à tourner le dos à la France et peut-être même à la communauté internationale dans le cadre de la gestion de cette crise que vit actuellement notre pays.
C’est un choix qui pourrait être très difficile aux yeux du président de la République et de son Gouvernement. D’autant plus que notre pays s’est engagé avec les autres pays membres du Sahel sous l’appui logistique et technique de la France et de l’Amérique pour lutter contre les groupes armés terroristes dans toutes ses formes avec comme cibles prioritaires : Iyad Ag Ghali, du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Amadou Koufa, membre du même groupe et chef de la katiba Macina et Abou Walid Al-Sahraoui, chef de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Les efforts de cette lutte anti-terroriste sont d’ailleurs concentrés dans la zone dite des trois frontières (Mali-Niger et Burkina Faso).
Pour l’heure, le départ des troupes étrangères semble être, pour ces terroristes, la seule voie qui mène au dialogue avec les autorités maliennes dont le but est de stopper les attaques meurtrières contre les forces armées et les populations civiles. Certes, c’est le choix de plusieurs Maliens, mais au cas où les autorités se plient à cette doléance au nom de la paix et de la stabilité et que ce dialogue échoue, quelle pourrait être l’ultime alternative ? Parce qu’il est évident que, si la France, les Etats-Unis d’Amérique et les autres forces étrangères partent, ces terroristes demandent aussi la fermeture de toutes les écoles. A défaut, ils peuvent exiger l’interdiction de la langue française partout où ils voudront. Quand l’on sait déjà qu’aujourd’hui, plus de 700 écoles sont toujours fermées au centre et au nord du pays par les mêmes terroristes.
Ou alors en cas d’échec de ce dialogue, le Mali pourra-t-il encore revenir vers les mêmes pays étrangers pour solliciter leur appui ? Quelles pourront être dans ce cas les conditions de cette nouvelle collaboration. Et pendant ce temps, quel sera le sort de l’armée et les populations civiles sur le terrain. Ce qui est certain, c’est que les autorités doivent d’abord bien réfléchir avant de décider. Elles doivent aussi pouvoir mesurer les conséquences de chaque décision qu’elles vont prendre. Parce la moindre erreur pourrait détériorer davantage la situation du pays. Pour ce faire, la moindre des choses que l’on puisse dire est que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, est forcément dans un dilemme entre son souci de préserver la paix et les valeurs républicaines du pays et sa ferme volonté de maintenir les relations bilatérales avec les pays amis.
Ousmane BALLO
Source : Ziré