Le contentieux opposant les sociétés de téléphonie Moov Africa Malitel et Orange Mali à une association de consommateurs dénommée REMACOTEM est en train de prendre une nouvelle tournure. Après le verdict de la Cour suprême qui condamne les deux sociétés à payer plus de 170 milliards de FCFA, la riposte se prépare aux niveaux des syndicalistes. Les syndicalistes ont déposé un préavis de grève sur la table du ministre du Travail et de la fonction publique. Ladite grève sera observée du lundi 21 au vendredi 25 février. Les syndicats n’excluent pas de reconduire la grève au cas où ils n’auront pas gain de cause.
L’Association des consommateurs dénommée REMACOTEM a entamé depuis 2012 une action judiciaire contre les opérateurs de Télécommunications Orange Mali et Moov Africa Malitel. Les deux sociétés sont accusées de facturer le répondeur à leurs clients. Dans son arrêt, la Cour d’appel de BAMAKO a condamné la société Orange Mali au paiement de la somme de 115.388.400.890 F CFA ; SOTELMA-Malitel au paiement de la somme de 56.548.552.470 F CFA. Aussi, elle a condamné solidairement les deux opérateurs à la somme de 1.500.000.000 F CFA à titre de dommages et intérêts.
Après avoir dénoncé cette décision de justice au cours d’une assemblée générale, le vendredi dernier, les quatre syndicats des deux sociétés de téléphonie veulent se faire entendre autrement. Ils ont déposé un préavis de grève sur la table du ministre du Travail, de la fonction publique.
Dans ledit préavis de grève l’on peut lire : « Nous Synergie des Syndicats des Télécommunications (SST), venons par la présente déposer auprès de vous, un préavis de grève décidé à l’issue d’une assemblée générale tenue le Vendredi 04 Février 2022. En effet, cette décision fait suite à l’arrêt de justice rendu par la cour d’appel de Bamako, le 03 Novembre 2021, condamnant les deux opérateurs au paiement de plus de 170 Milliards à la REMACOTEM. La grève s’étendra du Lundi 21 au Vendredi 25 Février, reconductible une fois pour la même durée et illimitée par la suite, si cet arrêt n’est pas annulé ».
La synergie estime que si cette action judiciaire doit être exécutée, c’est la faillite pure et simple des Opérateurs de télécommunications avec comme conséquence immédiate le renvoi au chômage de plusieurs milliers de personnes avec la disparition des emplois directs et indirects liés aux services des Télécommunications.
Lors de l’Assemblée générale, les syndicalistes ont invité l’expert qui a été écouté par la justice à un débat public, contradictoire, radio télévisé pour lui prouver que le contenu de son document ne résiste nullement à une analyse scientifique.
Quant au plaignant, qui estime représenter l’association de consommateurs, les syndicats insistent à dire qu’il n’a ni siège connu, ni liste officielle d’adhérents. Selon eux, il semble plutôt être un loup solitaire en quête d’un bien-être et d’un confort social personnel que le défenseur de consommateurs dont il prétend être.
La synergie a sollicité les autorités politiques et judiciaires à s’investir immédiatement et sans délai pour l’extinction de cet imbroglio judiciaire qui n’aurait pas dû franchir le niveau de la porte du tribunal de première instance de la commune 3, qui dans un premier arrêt a débouté purement et simplement le porteur de cette plainte.
« Si des mesures idoines fortes ne sont pas prises la synergie des Syndicats des Télécommunications se réserve donc le droit d’entreprendre toutes les actions que la loi et le Code du travail l’y autorisent en République du Mali pour se faire entendre afin d’aboutir à une annulation pure et simple de cette décision qui est synonyme de faillite et de fermeture des opérateurs de Télécommunications », avait déclaré les syndicalistes lors de leur assemblée générale.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin