En la circonstance, y a-t-il égalité de chance pour tous les fils de ce pays ? C’est l’éternelle question que les 90% des candidats se posent. Dans un message audiovisuel, l’autorité en charge de l’organisation des concours d’entrée à la fonction publique, Mme Racky Talla, a laissé entendre aux milliers de candidats que les concours se dérouleront dans les bonnes conditions.
Au concours, des millions des jeunes diplômés aspirants, qui ont perdu l’espoir de passer, à cause de la gabegie et du clientélisme qui minent les sphères de l’administration. Se voir un jour travailleur au service de la fonction publique était une aubaine pour les fils à N’TJI, autrement dit les fils de pauvre, plutôt que les fils à Papa « bras longs ». Qu’ils soient de l’administration civile ou militaire, de la douane, de la police, de la gendarmerie, des impôts, de l’enseignement ou de la médecine, les concours d’entrée se faisaient par formalité et non pour diminuer le nombre des jeunes diplômés chômeurs. Le recrutement se faisait par quota entre les responsables de service et non par le mérite. Chacun avait son nombre d’agents à coopter, sans passer par voie de concours. C’est pourquoi, à l’origine, cela à conduit à un certain nombre de fonctionnaires fictifs, sans dossier d’affectation au sein de l’administration malienne. Partant de tout ces états de faits, le constat est que la fonction publique ne recrute pas selon les normes édictées par le code du travail et le Bureau international du travail. Parce que les équations sont mal posées et manquent de dénominateurs communs. Les diplômés eux, ne croient plus à la transparence du concours ouvert à tous les enfants du pays. Les passants ne sont-ils pas déjà connus comme ce fut toujours le cas ?
La moralisation du concours devrait être une exigence des plus hautes autorités, après les ratés des examens de fin d’année 2014, de la police, de la gendarmerie ou autres.
Depuis quelques semaines déjà, le centre national des concours de la fonction publique est pris d’assaut par les nouveaux et anciens diplômés maliens. C’est dire tout l’engouement du concours pour les jeunes à la recherche d’un mieux être. Mais Ils sont nombreux les Maliens sceptiques par rapport au concours d’entrée à la fonction publique. Pour bon nombre de ces candidats, « il faut faire le concours sachant bien que certains sont admis d’avance. »Malgré tout il faut tenter et attendre la providence.
A une certaine époque, les diplômés avaient boudé le concours d’entrée à la fonction et pour cause : la gabegie et la corruption qui l’entouraient. Certains étaient catégoriques dans leur affirmation et disaient « pour avoir le sésame il faut sortir monnaie sonnante et trébuchante », sinon tes carottes sont cuites. Ceux qui ne voient pas une autre issue sont tenus de concourir et attendre. Dans ce pays, il faut avoir des entrées et de bonnes adresses pour pouvoir ouvrir les portes.
Le temps est venu pour les autorités, malgré les couacs des examens de fin d’année, de dissiper le doute par l’organisation d’un concours d’entrée à la fonction publique sans dessous de table. C’est en cela que le Mali gagnera et ce sera à l’actif du changement clamé ici et là, après les changements survenus dans notre pays.
Alassane Cissé
Source: Notre Printemps